CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA VISITE DU PRÉSIDENT (PAR BEN YAHYA SY)

Le Président Macky Sall a effectué une courte visite à Paris, au cours de laquelle il a reçu en audience, les responsables de sa famille politique. C’est pour nous l’occasion d’analyser son message et ce qu’il faut retenir de son passage dans la capitale française.
Il appert que SEM Macky Sall a envoyé un message fort et sans ambiguïté à tous les responsables de France et Navarre et la raison peut-être aisément décodée suite aux résultats des dernières législatives qui ont vu la coalition BBY perdre le DEONC au profit de l’opposition.
Le manque d’initiatives dans l’animation politique, l’absence de riposte face à une opposition ragaillardie par sa victoire, les egos surdimensionnés qui annihilent tous les efforts de remobilisation, la non mise en place du bureau de la DSE et la lancinante question du Mouvement des Femmes sont autant de facteurs qui nécessitent une mise au point ferme sous forme d’injonctions de la part du Président du parti et de la Coalition BBY. Le courroux du Président est plus que compréhensible vu qu’en face, l’opposition n’a que le lobbying, les contrevérités, la manipulation, la stratégie de la victimisation, des dénigrements alors qu’il a un bilan palpable, vendable et défendable.
Ce qu’il faut retenir de cette rencontre est que le Président à des attentes vis-à-vis de l’APR et surtout des « responsables » qu’il a couvé et porté à bout de bras depuis 2012.
La 1ère de ces attentes est une stratégie politique qui prenne en compte la nouvelle donne constatée depuis 2019 et qui s’est accentuée en 2021.Il urge de sonner la remobilisation car la majorité qui avait permis l’élection du Président en 2019 n’a cessé depuis de s’étriquer. La confiance est perdue. Or, le rassemblement est nécessaire pour construire en France une dynamique politique permettant de rendre les valeurs majoritaires dans les têtes et les cœurs, et pour permettre de poursuivre dans la durée une action de transformations économique et sociale du Sénégal à travers les échéances électorales à venir. Il lui faut aussi comprendre que le rassemblement ne se bâtira pas sur une injonction, ni sur une logique de culpabilisation mais sur la base d’une orientation partagée, et clarifiée et nous avons une chance raisonnable d’y parvenir.
La 2nde est en termes de marketing politique avec l’avènement du digital dans les campagnes électorales. Croiser des données démographiques et le résultat de scrutins précédents pour estimer là où un candidat a encore des chances de gagner des voix, telles sont les ambitions dans le cadre des campagnes électorales. L’utilisation de ces données permettra de peaufiner les pratiques du marketing politique à travers les 4P que sont la politique de produit (Le candidat), la politique de prix (Vote), la politique de communication-promotion (Publicité) et la politique de distribution (Lieux Visités). Pour cela la précampagne, dont le but est de communiquer avec les électeurs bien en avance est un aspect à prendre en considération. Le but est de préparer au mieux la campagne pour qu’une fois qu’elle soit véritablement lancée. Aussi, la campagne internet est en train de se développer et permet aux électeurs de trouver à chaque instant les informations, films, programmes des candidats.
La 3ème et dernière attente est la mise en place d’une Délégation des Sénégalais de l’Extérieur (DSE) France ou d’un bureau provisoire avec des compétences avérées en lieu et place du copinage afin de marquer la rupture avec les pratiques d’antan. L’heure est à la mobilisation des énergies et des compétences pour aller à l’essentiel car 2024, c’est maintenant. Les bataillons républicains doivent être encadrés et pour cela il faut des gens qui soient sûrs de vouloir mouiller le maillot pour le Président, l’APR, la coalition BBY et la Majorité présidentielle. Il est attendu des uns et des autres un engagement total, sans concession aucune, face à la hardiesse de la tâche qui requiert détermination et abnégation pour la reconquête des bastions perdus. Dans les bataillons républicains, nous avons également besoin de fantassins qui comme les gladiateurs de la Romme antique sauront politiquement dire « Ave Cæsar, morituri te salutant » face à une opposition qui n’a pas d’arguments suite aux réalisations éparpillées aux quatre coins du Sénégal mais adepte d’un discours de nature à déconstruire les fondamentaux de la République en plus d’avoir des mains inexpertes et inexpérimentées qui doivent encore au pays, comme dirait l’autre, « un procès-verbal initial, un rapport IGE ou IGF et une citation directe ». Vu que le menteur pense que celui qui l’écoute ne réfléchit pas, nous risquons d’attendre encore très longtemps…
Face aux exigences de l’heure, la Convergence des Cadres Républicains de France est déjà dans la dynamique avec l’organisation d’une journée d’étude le 19 novembre 2021 dernier et la préparation d’une feuille de route issue des travaux de ladite journée. Instrument au service du Parti et de la Coalition, la CCR France sera le levier sur lequel, il faudra compter pour préparer le mieux possible les militants et sympathisants à comprendre, anticiper et accompagner la Majorité présidentielle en direction des enjeux de 2024 et au-delà car elle aura son candidat pour février 2024 et sa liste en juillet 2027.

Ben Yahya SY
Convergence des Cadres Républicains de France