CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL : SOUPÇONS D’EMPLOIS FICTIFS

Diary Bâ nommée conseillère spéciale d’Abdoulaye Daouda Diallo ; Aïssata Malaw, Diadié Sow, Sira Baldé et Maly Sall littéralement bombardées chargées de mission au Conseil Economique Social et Environnemental. Ces « cadeaux de Noel » ont été déballés par le consul général du Sénégal à Paris, Amadou Diallo, samedi 23 décembre dernier, lors d’une animation politique organisée à Asnières-sur-Seine, par Seydou Sow, un proche d’Abdoulaye Daouda Diallo.
A quelque deux mois de la présidentielle, l’opportunité de ces nominations interrogent. Et laissent à penser à des emplois fictifs. Le manège n’est pas nouveau en politique. Il s’agit d’attribuer officiellement un emploi à un militant politique. Mais au lieu de faire le travail pour lequel il est payé, ce dernier va exclusivement se consacrer au rayonnement du parti. Cela signifierait que le Conseil Economique Social et Environnemental a utilisé l’argent du contribuable pour rétribuer des militants qui vont travailler pour l’APR. Cela est d’autant plus plausible que ces nouvelles employées n’accompliront aucune mission pour le Conseil Economique Social et Environnemental. Ont-elles d’ailleurs les compétences pour le faire ?
Selon nos informations, ces nominations étaient dans les tuyaux. Abdoulaye Daouda Diallo voulait s’appuyer sur elles pour vendre sa candidature à la candidature au sein du parti républicain. Malheureusement pour lui, c’est Amadou Bâ qui bénéficiera de la confiance du président Macky Sall pour porter les couleurs de la majorité à la présidentielle de 2024.
Qu’à cela ne tienne, utiliser l’argent public pour rétribuer des militants politiques est tout simplement indécent. Cette pratique illustre à suffisance l’idée selon laquelle nos autorités ont de sérieuses difficultés à dissocier leurs intérêts partisans et les intérêts de l’ensemble des Sénégalais. Et comme toute chose porte en elle-même les germes de sa propre destruction, dès l’annonce de ces nominations, la frustration est montée d’un cran, certains militants disent avoir le sentiment qu’on les utilise comme du bétail politique. Le moins qu’on puisse dire est que ces nominations constitueront un accélérateur de la division du parti présidentiel.
Cheikh Sidou SYLLA