Crise financière au GFM : Le groupe de presse de Youssou Ndour est en danger
Le Groupe Futurs Médias (GFM), acteur majeur du paysage médiatique sénégalais, traverse actuellement « une crise économique et financière sans précédent », similaire à celle que connaissent la plupart des entreprises de presse privées du pays. Selon un mémorandum rendu public, les difficultés se sont accentuées ces derniers mois en raison de « la baisse structurelle des recettes publicitaires et des ventes de journaux, du renchérissement imposé de certains coûts d'exploitation, des redressements fiscaux sans appel, des paiements en souffrance, ainsi que de la concurrence agressive ou déloyale de certains acteurs et d'une régulation laxiste du secteur ».
Malgré ces obstacles, le Groupe Futurs Médias assure avoir fait preuve de diligence pour respecter ses obligations légales, fiscales et sociales. « En dépit des efforts déployés et de la bonne volonté manifestée par le Conseil d'Administration, la Direction Générale et l'ensemble des parties prenantes de l'organisation, les déficits se sont accumulés au fil du temps », souligne le document. Cette situation a conduit à des « retards voire des arriérés de salaire » pour les centaines de travailleurs du Groupe.
Afin de préserver l'emploi et l'outil de travail, GFM a multiplié les concertations avec toutes les parties prenantes et s'est rapproché des institutions publiques compétentes. Le Groupe indique avoir respecté « la procédure prévue, conformément à l'article L61 et suivants de la loi 97-17 du 1er décembre 1997 modifiée, portant Code du travail », en saisissant l'Inspection régionale du Travail et de la Sécurité sociale de Dakar. Malgré l'intervention de l'inspecteur en charge, « l'examen de mesures alternatives s'est révélé infructueux », constate le mémorandum.
Face à cette impasse, le Groupe Futurs Médias a été contraint de choisir entre « une disparition certaine ou sa restructuration ». La direction a opté pour la seconde option, qui impliquera « des mesures conjoncturelles et des ajustements structurels allant de la réduction des salaires à la séparation, déchirante mais inéluctable, avec une partie du personnel ». Le mémorandum précise également que « d'autres réformes touchant à tous les aspects organisationnels et fonctionnels seront également opérées ».
GFM assure qu'il mettra en œuvre ce plan de restructuration « avec rigueur, objectivité, transparence et équité », tout en sollicitant « le soutien de tous nos partenaires ». L'objectif affiché est de « rester debout et sortir plus forts de cet épisode, malgré l'ampleur de la tâche et en dépit des menaces ».
Cette annonce marque un tournant majeur dans la gestion du Groupe Futurs Médias, qui devra concilier sauvegarde de l'emploi, viabilité économique et respect de ses obligations envers l'État et ses collaborateurs.