Déclaration du cercle des universitaires et intellectuels de la Casamance

22 - Janvier - 2018

En réponse aux récentes sorties de certains politiques, journalistes et observateurs sénégalais après la tuerie irresponsable de civils Casamançais découvert dans la forêt de BOUROFAYE en basse Casamance. Nous tenons à nouveau à condamner ce massacre de nos frères, et présentons nos sincères condoléances à leurs familles.
Dès l’apparition de cette information dans les médias, nous avions compris que cet acte crapuleux était un prétexte fabriqué par l’ennemie pour terminer sa guerre qu’elle a imposé aux Casamançais. Pour information, le MFDC (mouvement des forces démocratiques de la Casamance) a été créé en 1947 avant les indépendances, pour obéir au processus de la décolonisation qui s’annonçait à l’époque.
Donc, vouloir assimiler la rébellion casamançaise aux rébellions du Libéria et de la Sierra Leone, s’est versé tout simplement dans la démagogie. Pour la simple raison que, les premiers luttent pour une indépendance et les autres ont lutté pour renverser leurs régimes politiques respectifs. Autrement dit, les objectifs et les motivations ne sont pas les mêmes sur le terrain.
La branche armée du MFDC (mouvement des forces démocratiques de la Casamance) en dépit de sa division en quatre entités, a profité de la période d’accalmie comme l’armée sénégalaise d’ailleurs, pour se réorganiser militairement en renforçant ses entrainements et ses manœuvres militaires. Donc, nos hommes ne sont pas surpris par cette conspiration de l’Etat du Sénégal pour déclencher la guerre de libération de la Casamance qui devrait avoir lieu un jour ou l’autre. Comme tout observateur, nous croyons au l’adage qui dit « qui veut la paix, prépare la guerre ».
La preuve, ne pouvant pas vaincre la branche armée du MFDC en Casamance seul, le Président Macky SALL avait fait du problème politique interne Gambien une affaire personnelle, dans une perspective de pouvoir bénéficier de l’aide de la France ou de la CDEAO pour attaquer les positions de la rébellion casamançaise avec les moyens militaires de ces pays déjà cités.
D’où la précipitation pour signer le contrat avec Alstom devant construire le Train express pour desservir le nouvel aéroport et le centre-ville de Dakar. Ce manque de courage encore d’affronter seul les combattants aguerris du MFDC, va amener l’Etat du Sénégal a demandé au nouveau Président Gambien une aide en ressources humaines pour aller terminer sa guerre en Casamance, mais l’armée Gambienne va émettre une fin de non-recevoir à la demande du Président sénégalais.
Le journaliste démagogue et arrogant en l’occurrence Cheick Yerim SECK a bien raison d’appeler à la guerre pour éclairer son ignorance. Nous pensons qu’il devrait se poser des questions sur les raisons de l’abandon du projet de création d’un régiment des forces spéciales au sein de l’armée sénégalaise, au lendemain de Mandinamankagne. Pour son information, la branche armée du MFDC a en sa possession des véhicules de l’armée sénégalaise arrachés durant des combats et qui servent encore aux transports des troupes d’Atika (branche armée de la rébellion casamançaise).
De même, en réponse à Jean Paul DIAS, si le Président Macky SALL a privilégié ses négociations avec le groupe du Général SALIF SADIO, c’est parce qu’il sait que militairement ce groupe est très fort. Donc, le fait de vouloir dynamiser un discours démagogique estampillé d’un patriotisme irresponsable, est une tromperie envers les sénégalais qui n’ont pas accès à la bonne information sur la guerre en Casamance.
Les Etats-Unis, la France et plusieurs pays du monde ont déconseillé le Sénégal à privilégier l’option militaire dans cette affaire, car il sera perdant. Notre territoire sera certes perdant en cas de guerre, mais nos partenaires internationaux sauront nous aider à la reconstruction, une fois notre indépendance acquise.
Nous venons d’apprendre l’arrestation de notre camarade de lutte Ampoi BODIAN par les autorités sénégalaises, nous demandons sa libération immédiate, et le respect de l’article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il a été interpellé durant un débat télévisé et il a juste refusé d’être complaisant dans son intervention téléphonique avec le plateau.
Pour revenir sur les arrestations des auteurs et complices présumés de la tuerie de BOUROFAYE dans la journée du 06 janvier 2018, nous invitons les avocats de la défense à soulever toute nullité en cas de vice de forme dans la procédure. Car, dans un semblant Etat de droit, la présomption d’innocence n’est jamais respectée conformément à l’article 9 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
A cet égard, nous voulons savoir si les gendarmes qui ont procédé aux arrestations des présumés auteurs de la tuerie, avaient présenté une commission rogatoire devant le domicile de chaque prévenu, avant de procéder aux perquisitions. Egalement, nous voulons savoir si après les premières 24h de garde à vue de ces auteurs présumés, ces derniers ont été présentés à un médecin par le Procureur de la République.
Le régime de la garde à vue dans cette enquête de flagrance criminelle doit être respecté pour préserver les droits de la défense. Le Procureur devrait d’ailleurs se rendre sur les lieux du crime, pour juste obéir à sa quête de l’élargissement de l’Etat de droit en Casamance.
Pour ce faire, nous invitons sans délai, les organisations des droits de l’Homme à se rendre en Casamance pour rencontrer ces détenus dans la maison d’arrêt de Ziguinchor, afin de recueillir leurs avis sur la procédure pénale qui a conduit à leur détention provisoire. Nous espérons qu’un juge d’instruction a été désigné par le tribunal régional de Ziguinchor dès les premières heures de la prise de connaissance de ce massacre de civils casamançais à BOROFAYE.
En ce qui concerne le Journaliste René Capain BASSENE, nous tenons à lever toute équivoque sur son appartenance au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance par rapport aux chefs d’accusations que le parquet sénégalais à créer de toute pièce pour juste l’empêcher d’être objectif conformément à la déontologie de sa profession de journalisme.
Monsieur René Capin BASSENE n’est pas sympathisant ni membre du MFDC. Nous rappelons à l’opinion Casamançaise et Sénégalaise que le mouvement des forces démocratiques de la Casamance a suffisamment de ressources intellectuelles pour produire ses communiqués. C’est en ces termes, que nous invitons le juge d’instruction à tenir compte de l’article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dans ce cas d’espèce.
Il s’emble être accusé de connivence avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, en apportant des analyses et critiques dans le « journal du pays », un journal indépendant en ligne qui publie les informations sur le conflit entre l’armée sénégalaise et la rébellion casamançaise.
Egalement, il lui est reproché d’être dans les parages de la tuerie, la veille. Mais, les enquêteurs devraient noter que son village natal n’est pas loin des lieux de la tuerie. Nous voulons rappeler au parquet de Dakar et au juge d’instruction, de ne pas omettre de relire les cours de procédure pénale sur la preuve en procès pénal.
Ces présumés auteurs de la tuerie de BOUROFAYE actuellement en détention provisoire ne doivent pas servir de bouc émissaire par l’instruction, aux fins de protéger les vrais commanditaires. Le juge d’instruction doit ouvrir une enquête préliminaire dans cette affaire, pour ne va verser dans la facilité.
Nous saisissons cette occasion pour demander aux différentes fractions de l’aile combattante du MFDC de s’unir pour repousser l’ennemie. Le Président de la République a soufflé le chaud et le froid lors dernier conseil des ministres en demandant à l’armée de nettoyer la zone tout en voulant mettre la main sur les vrais commanditaires de cette tuerie.
Tous les observateurs savent bien qu’il y a des zones contrôlées par la rébellion casamançaise. Autrement dit, des zones où l’armée sénégalaise ne s’aventure pas. Donc, donner de telles instructions au gouvernement est un appel à la guerre contre le MFDC. Pour cela, nous invitons tous les chefs des différentes fractions militaires du MFDC a oublié leurs égos et à rester vigilant, afin de prévenir toute surprise de la part de l’ennemi.
Nous profitons pour saluer les sorties de l’association des cadres de la Casamance, qui ont été objectives à notre grande surprise.
VIVE LA CASAMANCE LIBRE ET INDEPENDANTE
LE CERCLE DES INTELLECTUELS ET UNIVERSITAIRES DE LA CASAMANCE
Fait en Europe le 20 – 01- 2018

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Novembre - 2025

Déthié Fall met en garde les Dg qui ferment leurs portes aux élus

En commission à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du budget 2026 de son département, le ministre des Infrastructures, Déthié Fall, a...

27 - Novembre - 2025

Coup d'état en Guinée-Bissau : l’UA, la CEDEAO...dénoncent une “tentative flagrante de perturber le processus démocratique”

L’annonce d’un coup de force militaire en Guinée-Bissau, intervenue quelques heures après la fermeture des bureaux de vote du 23 novembre 2025, a immédiatement...

27 - Novembre - 2025

Assemblée nationale : Le Premier ministre Ousmane Sonko devra faire face aux députés sans l’opposition

L’Assemblée nationale se réunira ce vendredi 28 novembre 2025 pour une séance de Questions d’actualité, mais cette session se tiendra dans un contexte...

27 - Novembre - 2025

Waly Diouf Bodiang attaque les députés de l'opposition : "Anta Babacar Ngom, catastrophe communicationnelle...", "Aissata Tall Sall, mains tachées de sang.."

Le Directeur Général du Port Autonome de Dakar, Waly Diouf Bodiang, a vivement réagi sur les réseaux sociaux au boycott annoncé par l'opposition parlementaire de...

26 - Novembre - 2025

Bassirou Diomaye Faye écourte son voyage et rentre au Sénégal : Aucun membre du gouvernement à son accueil

Le retour du président Bassirou Diomaye Faye va alimenter les interrogations. Prévu initialement ce 26 novembre 2025, selon le communiqué officiel du Conseil des ministres de...