Electrification de l’Afrique : les fondations privées en renfort

30 - Novembre - 2016

Le prince saoudien Al Walid appelle les fondations philanthropiques à se mobiliser. Un signal fort pour les dirigeants africains, en appui du fonds de soutien à l’électrification de leur continent.

Rallier les grandes fortunes du monde à la cause de l'électrification de l'Afrique. C'est l'engagement que doit prendre ce mercredi matin à Riyad le prince saoudien Al Walid au nom de sa fondation Alwaleed Philanthropies.

n protocole d'entente a été conclu en ce sens avec Energy for Africa , la fondation qui a porté sur les fonts baptismaux le fonds de soutien dédié à l'électrification de l'Afrique (FSEA) conceptualisé par Jean-Louis Borloo. Dans le texte conclu par l'une et l'autre partie, dans le cadre la COP22 qui vient de se tenir à Marrakech , les « grandes associations philanthropiques sont appelées à contribuer », et ce, « indépendamment de l'aide publique au développement ».
Les ¾ du continent africain, n'ont aucun accès à l'énergie

Très impliquée, Alwaleed Philanthropies se propose de mettre à disposition ses propres réseaux et équipes pour capter l'intérêt de ces fondations sur ce qu'elle considère être une « nécessité absolue » en termes de droits de l'homme et de développement humain. De fait, les trois quarts du continent africain, soit 750 millions d'individus, n'ont aucun accès à l'énergie. Une situation qui ne fait qu'empirer. En effet, 10 millions de personnes s'ajoutent chaque année à ces exclus, privés de ces droits élémentaires que sont notamment ceux de disposer d'eau, de soins ou encore d'éducation. Le richissime homme d'affaires saoudien, dont la fortune était estimée à 32 milliards de dollars l'an dernier, devrait être rejoint par d'autres dans cette croisade en faveur de l'Afrique. La première cible, estime Jean-Louis Borloo, est celle des « 200 premières fondations mondiales ».
Réorienter une partie des donspour l'électrification de l'Afrique

"Les 5.000 fondations les plus importantes ont réalisé pour 25 milliards de dollars de dons par an sur la période 2011-2016."

L'enjeu est de taille. « Les 5.000 fondations les plus importantes ont réalisé pour 25 milliards de dollars de dons par an sur la période 2011-2016 », détaille l'ancien ministre français de l'Ecologie. Or cette manne, pour l'instant, ne profite pour ainsi dire pas au financement de projets dans les énergies renouvelables. Tout l'enjeu est donc de parvenir à réorienter une partie de ces dons, même minime, en appui du fonds de soutien pour l'électrification de l'Afrique.
Accélérer les aides de l'UE

En ce sens, l'initiative d'Al Walid ben Talal se veut un signal très fort donné aux 54 dirigeants des Etats africains impliqués dans sa mise en oeuvre et qui doit permettre de porter de 25 % à 80 % la part de la population du continent desservie dans les huit ans à venir. Le FSEA, qui sera présidé par un chef d'Etat africain, repose sur un partenariat étroit avec l'Union européenne. Son abondement passe par un reformatage des aides au développement des Vingt-Huit pour simplifier et accélérer le financement des projets. Jean-Louis Borloo estime qu'environ 3 milliards d'euros par an pourraient ainsi être réorientés sur une masse annuelle de 12 milliards d'euros d'aide au développement. D'ores et déjà, 230 projets sont à l'étude.

Nouvelle gouvernance

S'y ajouteront les concours d'autres pays, comme ceux des Etats-Unis, du Canada ou encore de la Norvège. Toutes les étapes à cette nouvelle gouvernance des aides européennes « ont été franchies les unes après les autres. Aujourd'hui, nous sommes dans la phase de finalisation d'un accord politique », indique encore Jean-Louis Borloo. Il pousse depuis deux ans à la création de ce fonds et s'apprête à passer la main. François Hollande aurait prévu de saisir le prochain Conseil européen, qui se tient les 15 et 16 décembre, sur le dossier de la refonte des aides européennes.
@JolCossardeaux

lesechos.fr

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