Épidémie de fièvre de la Vallée du Rift : La tendance tend baissière notée
Les cas de fièvre de la vallée du Rift ont connu une baisse au Sénégal, selon Dr Boly Diop, responsable national de la riposte contre cette maladie. S’il se garde de parler d’éradication de la pathologie qui appartient à la catégorie des zoonoses, il précise que la situation actuelle pourrait se traduire par une accalmie dans les prochains jours.
L’épidémie de fièvre de la vallée du Rift « évolue favorablement grâce aux efforts conjugués des services de santé humaine et animale », assure Dr Boly Diop, médecin-chef de la division de surveillance et de riposte vaccinale à la Direction de la prévention du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Alors que le Sénégal fait face, depuis plusieurs semaines à l’expansion de la maladie, « la tendance est à la baisse sur l’ensemble du pays », a-t-il indiqué.
Joint par téléphone hier, Dr Diop, responsable national de la riposte contre la fièvre de la vallée du Rift, souligne que les régions de Saint-Louis, Louga et Matam, épicentres initiaux de l’épidémie, enregistrent aujourd’hui une diminution notable des cas. Cependant, de petits foyers sont apparus dans d’autres zones, notamment à Fatick, Kaolack et Dakar mais « avec une ampleur beaucoup plus réduite ». À ce jour, le Sénégal compte 398 cas confirmés, dont 29 décès. Pour le moment, la riposte des autorités sanitaires repose sur une approche multisectorielle. On peut citer la lutte anti-vectorielle (destruction des gîtes larvaires, pulvérisation, usage de moustiquaires imprégnées), la protection du bétail (répulsifs, surveillance vétérinaire), la détection communautaire précoce ainsi que la prise en charge rapide des cas suspects.
Maladie pas liée à la chaleur « Depuis plus de 10 jours, aucun nouveau décès n’a été signalé. Cela traduit une détection plus précoce et une meilleure prise en charge des cas graves », s’est félicité le responsable national de la riposte contre la fièvre de la vallée du Rift. Contrairement aux rumeurs, la maladie n’est pas liée à la chaleur, précise Dr Diop. Il s’agit d’une maladie transmise de l’animal à l’homme par deux modes de contamination. Il y a la piqûre d’un moustique infecté, principal vecteur de la maladie, mais aussi lors d’un contact direct avec un animal contaminé, en l’absence de précautions.
« On ne peut pas parler d’éradication de la fièvre de la vallée du Rift mais on peut espérer un retour à la normale avec la fin de l’hivernage et le tarissement des mares d’eau », explique Dr Boly Diop. Il appelle néanmoins à la vigilance et à poursuivre les efforts de prévention, notamment dans les zones rurales où les contacts entre l’homme et l’animal restent fréquents. Le responsable national de la riposte invite les populations à adopter des gestes de prudence simples mais essentiels. « Il faut bien cuire la viande, faire bouillir le lait avant la consommation et dormir sous moustiquaire. J’invite les populations à porter des vêtements longs pour se protéger des piqûres et consulter rapidement un professionnel de santé en cas de fièvre ou de symptômes suspects », a listé Dr Boly Diop.
Il appelle à éviter l’automédication en particulier les anti-inflammatoires. « C’est en respectant ces mesures et en restant vigilants que nous pourrons définitivement tourner la page de cette épidémie », a-t-il conclu.