Etudiants africains : une manne financière pour la France

19 - Octobre - 2016

Chaque année, ils sont des milliers à quitter le continent africain pour venir étudier en France. L’Hexagone accueille surtout des étudiants du Maghreb, puis viennent ceux du Cameroun et du Sénégal. Depuis quelques années, les jeunes africains anglophones sont de plus en plus intéressés par un cursus français pour parfaire leur éducation. Le gouvernement multiplie les efforts pour les attirer, car cet afflux d'étudiants représente aussi une manne financière.

Alexandra, 20 ans, vient du Cameroun. Elle est arrivée en septembre pour poursuivre un master en communications à Sciences Po Paris, le petit nom de l’Institut d’études politiques de la capitale. Paris, un choix systématique pour de nombreux étudiants d’Afrique francophone.

« Je voulais étudier à Science Po, donc la France s’est imposée d’elle-même, explique la jeune fille. D’autre part, la plupart des partenariats dont dispose mon université sont avec des écoles françaises. »

Une compétition mondiale

Attirer les étudiants étrangers est aussi une compétition mondiale. L’enjeu économique est important : en France, ils rapportent 1,2 milliard d’euros par an. Campus France, l’organisme public chargé de favoriser la mobilité étudiante, a ouvert de très nombreux bureaux ces dernières années en Afrique, y compris en dehors de la zone francophone.

« On va ouvrir bientôt une représentation en Éthiopie, s’enorgueillit Olivier Chicheportiche, directeur de la coordination géographique à Campus France. C’est un marché énorme, presque 100 millions d’habitants, bientôt la troisième puissance économique derrière l’Afrique du Sud et le Nigeria. Il y a six mois, un an, on était complètement absent de ce pays et là on a signé un partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur éthiopien pour gérer leurs boursiers au niveau doctorat. »

Rattraper son retard

Depuis 2013, la loi autorise la tenue de cours en anglais dans les écoles et les universités. La France rattrape ainsi doucement son retard dans la compétition globale pour attirer les étudiants.

Alexandra rentrera dans deux ans au Cameroun. Elle aimerait intégrer une organisation internationale pour travailler entre la France et son pays. « J’aimerais travailler pour une entreprise française qui essaie de s’implanter au Cameroun. Être un lien entre les deux pays. J’aurais une véritable valeur ajoutée puisque je disposerais déjà d’une expérience à l’étranger et j’aurais vu des méthodes de travail très différentes. »

L’enjeu pour la France est aussi de garder contact avec ces étudiants étrangers. Là encore, le pays accuse un certain retard par rapport à ses concurrents. La France a mis en place, il y a deux ans seulement, une plateforme en ligne pour que les alumni étrangers gardent contact et puissent mettre en avant leur cursus français dans leur future carrière professionnelle.

RFI

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Novembre - 2016

Electrification de l’Afrique : les fondations privées en renfort

Le prince saoudien Al Walid appelle les fondations philanthropiques à se mobiliser. Un signal fort pour les dirigeants africains, en appui du fonds de soutien à...

29 - Novembre - 2016

SNCF: dès jeudi, tous les retards de plus de 30 minutes seront indemnisés

"9 TGV sur 10 arrivent à l'heure chaque jour", aime à rappeler la SNCF. Pour les 10% des TGV et Intercités restant, si leur départ dépasse les 30 minutes, la...

28 - Novembre - 2016

Le secteur du soutien scolaire rattrapé par "l'ubérisation"

Le secteur du soutien scolaire n'échappe pas au phénomène d'ubérisation, instaurant de nouveaux rapports de concurrence entre les organismes historiques privés...

26 - Novembre - 2016

Sénégal: les jeunes, les oubliés de la société?

C'est l'un des thèmes clés du sommet de la Francophonie qui se tient à Madagascar : « Croissance partagée et développement responsable : les conditions de...

24 - Novembre - 2016

Entreprendre en Afrique, un parcours compliqué pour les diasporas africaines

Ils seraient environ 40 millions dans le monde, selon la Banque Mondiale, les membres des « diasporas africaines », installés en dehors du continent. Beaucoup envoient des fonds...