FONDATION DEDIEE A LA PAIX : LA LEGITIMITE DE MACKY SALL EN QUESTIONS

Que d’émotions le 31 décembre dernier, lors du discours d’adieu du président Macky Sall. Si les cœurs ont été littéralement sollicités, l’avenir du Sénégal nous oblige à faire parler aussi notre raison en analysant froidement son adresse à la nation. Pour cet exercice, nous avons choisi de vous entretenir de son projet de création d’une « Fondation dédiée à la paix ».
« Ainsi, après la transmission du pouvoir, je mettrai en place une Fondation dédiée à la paix, au dialogue et au développement, pour continuer à m’investir dans des causes qui me sont chères : la coexistence pacifique des peuples, le dialogue des cultures et des civilisations, le développement durable et inclusif, la justice climatique, le financement de la santé, en particulier la santé maternelle et infantile, le soutien à la jeunesse, le développement des infrastructures en Afrique et la réforme de la gouvernance mondiale, qui a mobilisé avec succès notre diplomatie lors de mon mandat à la tête de l’Union africaine », a détaillé Macky Sall, lors de son discours à la nation, le 31 décembre dernier.
« D’ici là, mes chers compatriotes, continuons notre marche commune, main dans la main, pour un Sénégal uni et prospère, dans la paix, la sécurité et la stabilité », a-t-il ajouté.
La question qui coule de source, dès l’annonce du président de la République, est de savoir s’il a la légitimité de diriger une Fondation dédiée à la promotion de la paix. L’interrogation fait sens car le Sénégal n’a jamais été aussi divisé que sous l’ère Macky Sall. Du moins depuis ces vingt-quatre dernières années ! La régression démocratique est manifeste, à cela il faut ajouter les menaces sur cohésion nationale à cause notamment de l’ethnicisation de la politique. La chasse à l’opposant a conduit à l’emprisonnement de plus d’un millier de militants de Pastef. L’élection présidentielle du 25 février pourrait ne pas être inclusive d’autant que la volonté de Macky Sall d’écarter Ousmane Sonko de la compétition ne fait l’ombre d’aucun doute. La justice est sur les rotules, écrasée par une administration hors-la-loi. La dérive autoritaire est indiscutable !
En un mot comme en mille, Macky Sall a raté sa sortie puisqu’il va nous laisser un pays divisé. Sauf si un miracle se produit ! La leçon des exemples valant plus que la leçon des préceptes, Macky Sall aurait dû, après son appel à l’unité, tendre la main à l’opposition bref, donner des gages sur sa volonté de laisser un pays qui « marche, main dans la main ». Hélas !

Le pire est que la logique va-t-en-guerre du président Sall pourrait compromettre les chances de son candidat (Amadou Bâ) à la présidentielle de février prochain.
Il n’est pas encore trop tard pour qu’il se ressaisisse, pourriez-vous me rétorquer. Espérons alors qu’il vous entendra !
Cheikh Sidou SYLLA