Jaxaay-Parcelles, une géographie du dortoir

Jaxaay, subitement sortie du miracle à la suite des fortes inondations des banlieues de Dakar en 2005 est à ses débuts un bon plan de logements sociaux. Depuis, un plan d’aménagement local mal achevé l’a transformée au fil des ans en géographie du dortoir. Elle aura plus tard pris sa part aux inondations qui a plombé les rêves de l’oiseau symbole éponyme. Aujourd’hui, à moins de 24 heures de la visite des deux ministres HOTT et DIOUF SARR sur la situation du centre de santé alité depuis sa naissance, la population peut enfin espérer un début de solution tant les appels au secours fusaient de partout pour une solution définitive. Au-delà, c’est aussi l’occasion pour ces deux ministres de découvrir le manque criard d’investissements sociaux de base qui cloue cette commune dans cette situation inconfortable. Pour plus de 50000 âmes, un listing chiffré non exhaustif en termes d’infrastructures dresse l’état des lieux : - Un seul poste de santé fonctionnel avec un effectif et un plateau médical très réduits. - Un seul lycée avec des classes pléthoriques et un CEM non encore fonctionnel - Pas de centre polyvalent - Pas de maison de la femme - Pas de foyer pour les jeunes - Pas de terrain municipal - Pas de cimetières - Des abris provisoires dans certaines écoles élémentaires. Non bénéficiaire du PACASEN, victime d’un découpage nébuleux aux rues mal éclairées par l’ANER qui ne lui octroie que 24 lampadaires partis avec cette forfaiture au profit de Tivaouane Peul-Niague, l’éternelle oubliée des politiques publiques souffre aussi du manque d’enrôlement de ses jeunes dans les emplois de soutiens « Xeyu ndaw yi » qui lutte contre le chômage que la SEDIMA, implantée dans son univers pouvait juguler avec une promesse de recrutement de 100 emplois saisonniers et 100 permanents conclue avec la mairie en 2012 dans l’étude d’impact environnemental jamais respectée. Voilà quelques autres maux entre autres qui devraient l’ériger en zone d’intervention prioritaire pour enfin mériter sa place dans ce nouveau département malgré les innombrables réserves foncières qu’elle possède pour accueillir des investissements porteurs.
Amar NIANG