LA LIBERTE D’EXPRESSION BAILLONNEE ? (PAR IBRAHIMA THIAM)

15 - Mars - 2025

Depuis l’annonce de la sortie de mon dernier ouvrage « Diomaye – Sonko, les frères siamois » et la publication dans la presse de quelques bonnes feuilles je suis l’objet d’attaques et de menaces à peine voilées, en particulier sur les réseaux sociaux, émanant sans aucun doute de l’entourage du parti au pouvoir qui n’accepte pas qu’on puisse penser différemment.

Cela ne m’émeut pas outre mesure, même si en ces temps troublés, on ne peut être indifférent à ce qui aujourd’hui s’apparente à des outrances verbales mais qui peut, demain, si on n’y prend garde, menacer l’intégrité physique des personnes. Ce qui s’est passé en Algérie avec l’incarcération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, sous le fallacieux prétexte « d’atteinte à la sécurité de l’Etat » en est la parfaite illustration.

Et pourtant, si le ton de mon livre présente un caractère quelque peu polémique, voire pamphlétaire, ce qui est naturel de la part d’un opposant déclaré, hier au régime de Macky Sall et aujourd’hui à celui de Domaye-Sonko, je ne me livre en aucun cas à des attaques personnelles. Je m’efforce seulement de poser une question légitime, que chaque sénégalais est en droit de se poser : « Après un an de pouvoir, espoir ou désillusion ? ». J’ai ainsi placé le débat au niveau des idées, ce qui ne peut être vu comme un crime de lèse-majesté dans un pays qui est depuis longtemps considéré comme le phare de la démocratie en Afrique.
A moins, que l’on soit, depuis un an, passé subrepticement et subtilement d’un Etat de droit à un Etat qui ne reconnaît plus la liberté d’expression comme l’une des libertés fondamentales dans une République digne de ce nom.

Qu’on sache cependant que les injures et menaces instrumentalisées dans le but de m’intimider ne me feront jamais taire ni renoncer à mes convictions. La critique, de tout temps, représente un pare-feu indispensable à tout régime politique qui se respecte, au même titre que les contre-pouvoirs, que sont les partis d’opposition, les syndicats, la presse, etc. sont des remparts contre le pouvoir absolu et les dérives autoritaires. Le courage d’un homme politique est de dire ce qu’il pense et de penser ce qu’il dit et je continuerai au cours des mois qui viennent à porter une voix qui entend être singulière dans la classe politique de notre pays, et non être le porte-voix de ceux qui nous gouvernent.
Messieurs les censeurs, je vous salue bien !

Ibrahima Thiam, président du mouvement «Un autre avenir»
Membre du Conseil National de ACT

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

22 - Octobre - 2024

MAINTENIR LES LEGISLATIVES ANTICIPEES SERAIT UNE VIOLATION INACCEPTABLE DE LA CONSTITUTION (PAR BIRAHIM CAMARA)

Maintenir les législatives au 17 novembre 2024, serait une violation inacceptable de la Constitution qui garantit le droit, la liberté et l'égalité de tous les...

21 - Octobre - 2024

EN MEMOIRE DE CABRAL (Par Barka BA)

Le 12 septembre 1924, Amilcar Cabral, fondateur du Paigc et héros de la guerre de libération de la Guinée Bissau, naissait à Bafata. S’il n’avait pas...

21 - Octobre - 2024

JUSTICE : : AMINATA TOURE SERT UNE CITATION DIRECT A CHEIKH YERIM SECK

Les déboires judiciaires de Cheikh Yérim Seck se poursuivent. Aminata Touré vient en effet de lui servir une citation directe pour "diffamation". L’ancienne...

21 - Octobre - 2024

LEGISLATIVES ANTICIPEES : LES ENGAGEMENTS D’ABDOULAYE SYLLA, TETE DE LISTE DE LA COALITION ‘’AND BESSAL SENEGAL SENEGAL’’ (ABS)

Abdoulaye Sylla, le patron de l'entreprise ECOTRA, veut jouer pleinement sa partition dans la création d’emplois pour les jeunes, bref dans le développement du...

19 - Octobre - 2024

Revue de presse: La visite du chef de l’Etat à l’est du pays et les critiques de l’opposition au menu

La visite entamée vendredi par le chef de l’Etat dans les zones situées en bordure de la Falémé, dans l’est du Sénégal, est l’un des...