La SAR placée sous enquête à la DIC, deux personnalités citées dans l’affaire
La gestion de la Société africaine de raffinage (SAR), de 2020 à aujourd’hui, fait désormais l’objet d’une enquête du Pool judiciaire financier, confiée à la Division des investigations criminelles (DIC). Selon les informations rapportées par L’Observateur, une personnalité influente de la boîte a été entendue ce lundi par les enquêteurs dans le cadre de cette procédure.
Sous la couche apparemment tiède des bilans comptables, quelque chose semble s’être mis à chauffer à la SAR. Dans ce repaire de produits hautement inflammables, les anciennes habitudes, issues de la maison, pourraient bien, si elles ont laissé traîner la moindre trace de faute, se retrouver exposées à un feu judiciaire nourri. Comme pour l’enquête presque bouclée de l’audit sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, le Pool judiciaire financier a ouvert un nouveau dossier confié à la DIC, cette fois concernant la gestion interne et financière de la SAR, de 2020 à nos jours.
Audition et plainte supposée de l’AJE
Ce lundi, ladite personnalité a été entendue par les enquêteurs. D’après les informations de L’Observateur, elle a été confrontée dans l’après-midi par un de leurs reporters et a confirmé avoir été auditionné, tout en refusant poliment mais fermement d’en commenter le contenu.
Si certains observateurs lient sa présence dans les locaux de la DIC, situés à la rue de Condé, à une plainte supposée déposée par l’Agent judiciaire de l’État (AJE), des sources proches de l’enquête, citées par L’Observateur, indiquent plutôt que ladite personnalité de la SAR a été invitée à apporter des précisions technico-financières sur certains aspects de la gestion de la société.
Toujours selon L’Observateur, cette enquête à large spectre s’intéresse à des mouvements financiers évalués à plusieurs centaines de milliards de francs CFA. Les policiers du Pool judiciaire financier ont pour mission d’examiner la comptabilité interne et les contrats de commande relatifs aux différents produits pétroliers — gaz butane, essence, kérosène, gasoil, diesel et fuel oil — en remontant jusqu’à l’exercice 2020.
Les investigations devraient également porter sur la gestion des assurances et sur le recrutement de prestataires impliqués dans certaines opérations techniques et financières de la SAR. Ces vérifications visent à déterminer d’éventuelles irrégularités dans la passation de marchés, les flux comptables et les circuits d’approvisionnement.
Pour l’heure, aucune conclusion n’a encore été tirée, mais selon les informations de L’Observateur, les enquêteurs entendent poursuivre les auditions dans les jours à venir, notamment celles d’anciens responsables et de cadres administratifs ayant exercé à la SAR entre 2020 et 2024.