Le PDS assume sa part de responsabilité dans la crise économique et regrette son alliance avec Pastef
Ousmane Goudiaby, président de la Fédération Nationale des Cadres Libéraux (FNCL) du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), est revenu sur la situation économique du pays et sur la relation ambigüe qui lie désormais son parti à l'ex-allié Pastef. « Face au Jury » sur PressAfrik, ce dimanche 05 octobre, Il reconnaît une part de responsabilité du PDS dans l'accession au pouvoir des nouvelles autorités, tout en dressant un bilan sévère de leur gestion.
Ousmane Goudiaby a exprimé la préoccupation du PDS face à la dégradation de la situation économique. « La situation économique du pays préoccupe le Parti Démocratique Sénégalais car, hormis les militants de Pastef, c'est nous qui avons élu les nouvelles autorités », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Ça nous désole beaucoup de voir le pays arriver à ce stade économiquement ».
Cette prise de parole intervient dans un contexte où le PDS a récemment dénoncé une « crise multidimensionnelle », pointant du doigt une fiscalité « asphyxiante » pour les ménages et une économie « à la dérive » selon ses propres analyses .
Interrogé sur la question de la dette cachée révélée par le gouvernement, Ousmane Goudiaby a fustigé la posture des nouvelles autorités. Il a estimé que, même s'ils n'étaient pas à l'origine de cette dette, il était de leur responsabilité de l'assumer pleinement. « Si tu occupes cette position, il faudra savoir que tu n'es plus en position d'opposant. Il doit avoir une posture de chef d'État vis-à-vis de son peuple », a-t-il clamé.
Il a affirmé que le PDS aurait adopté une approche différente : « Si c'était à notre magistère que ça s'est passé, on allait d'abord régler le problème avant de le communiquer aux Sénégalais. Ce n'est pas parler des problèmes que les Sénégalais les ont élus mais plutôt pour leur apporter des solutions ».
Justifiant le « mutisme » relatif du PDS face aux agissements de son ex-allié, Ousmane Goudiaby a rappelé la nature circonscrite de leur collaboration. « On était des alliés mais notre alliance s'est arrêtée aux élections législatives », a-t-il précisé, confirmant ainsi que l'entente était strictement électorale et non un partenariat stratégique durable
Il n'a pas caché son amertume concernant la suite, déplorant un « manque de reconnaissance de Pastef » : « On les a aidés à gagner ces élections, on ne les a même pas entendus nous remercier. Et on a entendu même leurs militants dire que c'est le PDS qui a ralenti le Sénégal depuis 60 ans ».
Cette déclaration fait écho à ses précédentes prises de parole, où il avait déjà souligné que Bassirou Diomaye Faye avait « cherché la bénédiction et le bassin électoral » d'Abdoulaye Wade, le leader historique du PDS .