Les graves révélations des ex-travailleurs du groupe D-Media

26 - Août - 2017
 
Après le communiqué de la Direction du groupe D-Media, faisant état de grosses pertes enregistrées à hauteur de 214 millions entre 2015 et 2017, ses ex-travailleurs ont tenu hier une conférence de presse, pour lui porter la réplique et «donner la seule part de vérité dans cette affaire». Occasion saisie par Cheikh Ndong, Cheikh Anta Seck et Cie de faire des révélations.

Bougane Guèye «Daniel» n’est visiblement pas sorti de l’auberge. Après avoir envoyé le personnel de «La Tribune» en chômage technique et «arrêté» les contrats des deux journalistes Paul Abraham Emmanuel Pouye et Pape Amadou Sy, le Président-directeur général Bougane Guèye Dani a été traduit devant l’Inspection du travail. 

  

Les agissements de Bougane condamnés par le tribunal du travail

  

Par rapport à la rupture des contrats, l’Inspection du travail a condamné ses agissements et lui a signifié qu’il a violé la législation du travail. Pour s’expliquer, la Direction générale du groupe D-Media dit avoir enregistré des pertes de 214 millions entre 2015 et 2017. Ce qui est difficile à croire, d’après Cheikh Anta Seck : «Si aujourd’hui La Tribune avait enregistré autant de pertes, comment expliquer le lancement de Nouvel Hebdo durant une période de perte ? De plus, cet hebdomadaire englobe plus de dépenses, car c’est en couleur et d’une qualité de papier plus relevée». 

Et ce qui est étonnant, selon l’ex-travailleur du groupe D-Media, c’est la période à laquelle son ancien patron a affirmé enregistrer des pertes. «Cette fourchette de temps pourrait être appelée la période de gloire de La Tribune. Au lieu de remercier et féliciter notre ancien Directeur de l’Information, son directeur de publication et l’ensemble du personnel de La Tribune, il se permet, rien que pour attirer l’attention de l’opinion publique, de déclarer avoir perdu 86 millions en procès pour diffamation et enregistré 214 millions de pertes». 

Cheikh Ndong est revenu sur le lancement de l’hebdomadaire «Nouvel Hebdo». Pour lui, ce n’est pas fortuit. «Bougane possède une boite de communication et ses annonceurs veulent insérer leur publicité dans des supports beaucoup plus visibles», explique le secrétaire de la section Synpics du groupe D-Media. 

Ce lancement du «Nouvel Hebdo», révèlent-ils, n’est pas bâti autour d’un projet éditorial sérieux. «On ne peut pas faire fonctionner un journal avec deux personnes : juste un directeur de publication et un journaliste. C’est inadmissible. Lui, ce qui l’intéresse, c’est de se faire de l’argent», se désole Cheikh Ndong. 

  

  

«Bougane nous demandait de fouiner et de fouiller dans les poubelles des politiques pour ensuite aller raconter leur vie privée» 

  

  

Contrairement à l’image que veut véhiculer le promoteur de D-Média, Cheikh Anta Seck montre son vrai visage. «Bougane est un patron sans cœur ni état d’âme». Selon lui, au début du lancement du canard, Bougane Guèye leur a demandé de faire tout pour aller en procès tous les trois mois. Cela, leur disait-il, était une manière de s’imposer et d’exister. «Bougane nous demandait de fouiner et de fouiller dans les poubelles des politiques pour ensuite aller raconter leur vie privée», déballe-t-il. 

  

  

«Bougane n’a aucun respect pour ses employés» 

  

  

Allant plus loin dans ses révélations, Cheikh Anta affirme que leur patron leur promettait de les soutenir si un problème survenait. «Il nous disait qu’il allait gérer tout ce qui adviendrait au plan judiciaire. Que si, par hasard, on devait subir les mêmes attaques que les journaux L’As et 24 Heures, il allait remplacer les machines dès le lendemain». Toujours selon Cheikh Anta Seck, s’il y a quelqu’un qui n’a aucun respect pour ses employés, c’est bien Bougane Guèye. Il révèle que ce dernier n’a pas hésité à traiter ses travailleurs d’ânes durant l’inauguration des nouveaux locaux du groupe D-Media. «Je ne peux pas accepter qu’après avoir injecté plus de 4 milliards de fonds propres dans ce projet, que des ânes le détruisent pour me demander pardon», aurait-il dit. 

  

  

Bientôt le début de la bataille judiciaire 

  

Par rapport à la bataille judiciaire, les choses avancent.  «L’inspecteur régional du travail a établi un procès-verbal de non-conciliation et il va saisir la présidente du Tribunal du travail. On va entamer une phase judiciaire, qui aura une première phase de conciliation. Si celle-ci échoue, nous irons dans la phase contentieuse», explique Cheikh Ndong, secrétaire général de la section Synpics du groupe D-Media. 

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