Médias : le journaliste Jean-Karim Fall est décédé

26 - Mai - 2017

« C’était un grand », disent tous les journalistes africains et européens qui l’ont connu. Jean-Karim Fall, journaliste et rédacteur en chef à France 24, était un reporter exceptionnel et il est mort en reportage. Il est décédé brutalement dans sa chambre d’hôtel, le 26 mai, lors du sommet du G7 à Taormina en Sicile.
Né en mars 1958 d’un père sénégalais et d’une mère française, « JKF », comme l’appelaient ses collègues, est un diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, qui a tout de suite choisi de suivre l’actualité africaine.

Grand reporter à Radio France Internationale (RFI), il a couvert aussi bien la visite mouvementée de François Mitterrand chez Thomas Sankara, en novembre 1986, que la mise à sac de Kinshasa par la soldatesque de Mobutu, en septembre 1991, ou la guerre civile au Liberia dans les années 1990.

Très fin connaisseur de l’Afrique et de ses décideurs

Le 7 décembre 1993, alors qu’il est correspondant de RFI à Abidjan, il est le premier à annoncer au monde la mort de Félix Houphouët-Boigny. Reporter tout terrain, Jean-Karim Fall n’était pas une tête brûlée. De par son père, l’ancien ministre et ambassadeur sénégalais Abdel Kader Pierre Fall, il avait appris l’art de la diplomatie et de la « palabre » avec les soldats ou les rebelles de tous poils et réussissait ainsi à se sortir des situations les plus difficiles.

Chef du service Afrique de RFI à partir de 1996, Jean-Karim Fall, par son professionnalisme, a beaucoup contribué au développement de la « radio mondiale » sur le continent africain. Depuis 2012, il était passé à France 24, où il était à la fois rédacteur en chef, interviewer et chroniqueur. Toujours affable avec ses interlocuteurs, il savait les mettre en confiance.

Ainsi en avril dernier à Paris, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, lui avait confié sur France 24 qu’il avait gentiment reproché à Idriss Déby Itno d’avoir accueilli Marine Le Pen à N’Djamena. Parce qu’il était autant sénégalais que français, il acceptait de commenter l’actualité de tous les pays… sauf celle de son Sénégal bien aimé. Un grand est parti.

A sa famille et à ses proches, la rédaction de Jeune Afrique – et plus particulièrement ceux d’entre nous qui ont pu apprécier sa confraternité et sa courtoisie – présente ses condoléances attristées.

JA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Mars - 2025

BASSIROU DIOMAYE FAYE REND VISITE A SERIGNE MOUNTAKHA MBACKE

Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a reçu, samedi, à Touba (centre), la visite du président de la République, Bassirou...

15 - Mars - 2025

L’EMOUVANTE « ORAISON FUNEBRE » DE S.E.M. CHEICKH SADIBOU DIALLO A SAMBA KOITA

« La vie est un trépas constamment entravé, une lutte éternelle contre la mort qui doit finir par vaincre » (Arthur Schopenhauer) La nouvelle si douloureuse et...

13 - Mars - 2025

LEVEE DU CORPS DE SAMBA KOITA: VIVE EMOTION A L'HOPITAL DE GRAND YOFF

Une foule immense s'est retrouvée à l'hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, mercredi 12 mars, pour une cérémonie de prières autour de la dépouille de...

13 - Mars - 2025

SAMBA KOITA: IN MEMORIAM

Les ailes sombres de la mort, viennent de frapper, durement, notre Parti. Car, c'est avec une profonde douleur, que nous avons appris le décès du vieux lion du Boundou, que fut Samba...

12 - Mars - 2025

SAMBA KOITA, DEPUTE DE LA 12EME LEGISLATURE, S'EST ETEINT CE MARDI 11/03/25 A DAKAR SUITE A UN MALAISE

Avec la disparition de Samba, je mesure l'immense chagrin de sa famille à DIAWARA, dans tout le Bakel, et en France. Je perds un ami, nous perdons un défenseur infatigable des causes...