OUSMANE SONKO DÉNONCE « LES MULTIPLES VIOLENCES QUE SUBISSENT LES ÉTUDIANTS»

16 - Avril - 2021

L’Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) de Dakar a renoué ce jeudi avec la violence. Pour avoir décidé unilatéralement de suspendre toutes les amicales et de fermer le campus social, le Conseil restreint de l’Assemblée de l’Université a suscité la colère des étudiants qui n’ont pas attendu le lendemain pour le manifester.

Une situation qui a poussé Ousmane SONKO à sortir de son mutisme.A travers un post sur sa page Facebook, Ousmane Sonko est revenu sur les conditions d’études et d’existence des étudiants dans le campus social et les amphithéâtres. Selon le leader de Pastef l’argent du contribuable est détourné de ses destinations que sont l’Education et la Santé.

"Je suis meurtri par les multiples violences que subissent nos jeunes sœurs et frères étudiants.
- la première violence ce sont les conditions d'études et d'existence inhumaines dans les amphithéâtres et les campus, tellement bondés qu'il faut faire des coudes pour assister aux cours, se battre pour se loger (jusqu'à10 étudiants par chambre), ou suivre une longue queue pour se restaurer ;
- la deuxième violence c'est le retard apporté au paiement de leurs bourses d'études, pourtant vitale pour l'écrasante majorité d'entre eux, souvent issus de milieux assez modestes ;
- la troisième violence, ce sont les brimades disproportionnées, subies à chaque fois qu'ils veulent manifester contre ces traitements déshonorants infligés par leurs propres gouvernants, avec leur lot de blessés, d'arrestations et, quelques fois, de morts d'étudiants jamais élucidés ;
mais les quatrième et cinquième violences sont les plus insidieuses puisque d'ordre psychologique :
- l'étudiant sénégalais est moralement torturé par l'absence d'horizon, toujours tenaillé par le doute, voire le scepticisme d'un présent difficile et d'un lendemain sans aucune perspective sérieuse de trouver un travail ;
- l'étudiant sénégalais est toujours sous le choc causé par le regard et le cliché que dresse de lui les seuls responsables de sa condition, c'est à dire les pouvoirs publics. Les étudiants s'entendent toujours traiter de voyous, de délinquants, de jeunes ratés et maintenant, de terroristes par le gouvernement et ses démembrements.
Pourtant eux, Président de la République, ministres, DG et autres, tous produits de nos universités du temps de leur lustre, leurs enfants déroulent tranquillement leurs études dans les meilleures universités du monde au Canada, aux États-unis, en France... où ils vivent dans des palaces et valsent entre les avions pour des vacances à Dubaï, Paris ou la Californie. Quand ils sont au Sénégal, leur vie se résume aux villas, boites de nuit et de jeux des quartiers chics de Mermoz, point E et Almadies où ils se déplacent en voitures de luxe coûtant des centaines de millions. TOUT CELA AVEC L'ARGENT DU CONTRIBUABLE détourné de ses destinations que sont l'éducation et la santé, entre autres.
Je marque ma compassion à ces étudiants victimes d'un système incompétent, corrompu et injuste.
Oui à la régulation et à la règlementation des universités qui doivent absolument demeurer des espaces de savoir, de paix et de quiétude, mais je dis non à la fermeture du campus social qui compromettrait davantage la situation et les chances d'une jeunesse déjà trop abandonnée et sacrifiée, alors que l'année universitaire vient à peine de démarrer. Comment imaginer un étudiant, sans ressources et avec un système de transport public insuffisant, quitter tous les jours Pikine, Keur Massar, Diamniadio, Thies, Mbour ou beaucoup plus loin, pour venir faire ses cours à Fann?
Pendant ce temps, le gouvernement continue de vendanger les intérêts nationaux aux étrangers, d'entretenir un système d'escroquerie sur les deniers et biens publics, de dilapider l'argent public dans des rassemblements politiques farfelus et de mentir à cette jeunesse par des promesses chimériques d'emplois.
Gageons que c'est justement pour réunir les 450 milliards de promesses démagogiques d'argent à se partager entre politiciens de BBY qu'il faille opérer des économies par des ponctions budgétaires dans les secteurs névralgiques de la santé, de l'enseignement supérieur et de l'éducation.
Je reviendrai sur la situation des enseignants et le business des politiques d'emplois de 2012 à maintenant.", a-t-il posté 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

09 - Mai - 2025

Lancement ce vendredi de la plateforme ''Jubbanti'' pour un dialogue national inclusif

En perspective de la journée du dialogue national sur le système politique, prévue le 28 mai prochain, les autorités convient la presse nationale et internationale au...

09 - Mai - 2025

La haute cour de justice de la CEDEAO condamne l’État du Sénégal pour violation des droits de Lat Diop

La Haute cour de justice de la CEDEAO a rendu, ce vendredi 9 mai 2025, une décision en faveur de Lat Diop. Elle estime que ses droits fondamentaux, notamment celui d’aller et venir,...

08 - Mai - 2025

Yoff, Almadies, Burkina, Togo, Côte d'Ivoire… : l’impressionnant ''trésor'' immobilier caché de Farba Ngom

Farba Ngom a été entendu par la DIC mardi dernier. Sous mandat de dépôt depuis le 27 février dernier, le maire des Agnam a été extrait de sa...

08 - Mai - 2025

Transactions douteuses : Les deux autres enfants de Macky Sall cités dans l’enquête de la DIC

Les trois enfants de Macky Sall au cœur de l’enquête de la DIC sur des transactions financières suspectes Dakar, 8 mai 2025 – Ce qui n'était...

08 - Mai - 2025

Haute cour de justice : Ce qui va se passer après la résolution de mise en accusation des 5 anciens ministres

Cinq anciens ministres du régime précédant — Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop — seront...