Ousmane Sonko : « la Renaissance africaine passe par un retour à nos racines et une gouvernance rigoureuse »

08 - Octobre - 2025

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a souligné l’importance d’une approche réfléchie et de qualité en matière de Renaissance africaine, lors d’un panel consacré à ce sujet ce mardi 7 octobre, dans le cadre du Forum Investir au Sénégal. Lors de son intervention, il a mis en lumière les défis économiques et culturels auxquels l’Afrique fait face, tout en plaidant pour une gouvernance plus rigoureuse et un retour à l’identité culturelle du continent.

Ousmane Sonko a insisté sur la manière dont le terme « Renaissance » est utilisé dans les débats actuels sur le développement de l’Afrique. Selon lui, la Renaissance n’est pas un concept neuf mais un appel à revenir sur les racines de l’histoire africaine. « Une renaissance suppose que nous avons déjà évoqué la question de la naissance, la première naissance », a-t-il déclaré.

Il a également souligné que ce débat soulève des questions cruciales sur les trous dans l’histoire, notamment les périodes de l’Antiquité et de l’époque médiévale. « Il y a des trous sur lesquels nous devons poser des questions », a-t-il ajouté, faisant référence à des périodes marquantes comme l’Égypte antique ou les grands empires de l’Afrique de l’Ouest, tels que ceux du Mali et du Ghana.

Le Premier ministre a également abordé l’aspect culturel du développement africain, soulignant l’importance de la langue et de l’écriture dans ce processus. « Si nous nous exprimions en français, en anglais, en arabe, ou en chinois, cet atelier aurait lieu ailleurs, et peut-être en arabe, en chinois, ou en coréen », a-t-il affirmé. Selon lui, les langues africaines doivent être prises en compte dans le développement du continent. « Nous avons ces vides qu’il faut questionner et qui, même dans la répercussion culturelle, sont devenus aujourd’hui des éléments de rivalité », a-t-il souligné, pointant les divisions qui existent entre les pays francophones et anglophones du continent.

Gouvernance économique et réformes nécessaires
Sur le plan économique, Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité de ne pas brader les ressources naturelles de l’Afrique, évoquant l’exemple du Sénégal. « Pourquoi dans tous les autres continents, on fait beaucoup plus et beaucoup mieux avec ces ressources naturelles que nous, qui en avons autant ? », s’est-il interrogé. Il a ainsi appelé à des réformes économiques profondes pour mieux gérer ces ressources et réduire les gaspillages.

« Nous devons faire le travail nécessaire pour un assainissement macroéconomique », a-t-il ajouté, précisant qu’une gouvernance plus rigoureuse et plus transparente est essentielle pour faire face aux défis économiques du continent. Il a également souligné que les dépenses publiques doivent être mieux ciblées pour avoir un véritable impact sur la productivité. « Nos dépenses impactent moins dans la production et la productivité qualitative qu’ailleurs dans le monde », a-t-il noté.

Enfin, le Premier ministre a évoqué la question sécuritaire, soulignant que l’Afrique est aujourd’hui l’un des continents les plus touchés par les conflits et l’insécurité. Il a estimé que la Renaissance africaine ne pourra se réaliser que si des efforts sont déployés pour garantir la sécurité et la cohésion sociale sur le continent. « Nous devons poser le débat sécuritaire, qui est extrêmement important », a-t-il déclaré.

Sécurité et cohésion sociale : des enjeux cruciaux
Ousmane Sonko a conclu en affirmant que l’ensemble de ces facteurs – gouvernance, culture, économie, sécurité – doivent être pris en compte dans toute réflexion stratégique sur l’avenir de l’Afrique. « Les mêmes méthodes qui ont marché ailleurs, basées sur la rigueur dans la gestion des affaires publiques, doivent être appliquées en Afrique », a-t-il insisté.

Avec cette prise de position, Ousmane Sonko a lancé un appel à une transformation en profondeur de l’Afrique, soulignant que la Renaissance du continent ne pourra être effective que si les Africains eux-mêmes prennent en main leur destin, en renouant avec leurs racines culturelles et en réformant leurs pratiques économiques et politiques.

Le Premier ministre Ousmane SONKO a présidé, ce mardi 27 mai 2025, le lancement du Forum Invest in Sénégal, rebaptisé « Fii Sénégal », prévu les 7 et 8 octobre 2025. Organisé par l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), l’évènement qui a réuni des sommités du secteur privé a été l’occasion saisie par le Premier ministre pour revenir sur le « nouveau paradigme économique » porté par le Gouvernement.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

09 - Octobre - 2024

Mafia autour des chèques du Trésor : Un préjudice de 8 milliards à l'économie sénégalaise...trois nouvelles arrestations

L'affaire connait un gros rebondissement. Six personnes, au total, ont été arrêtées suite au démantèlement d'une vaste fraude "de chèques du...

09 - Octobre - 2024

Transport : Dakar Dem Dikk, ses milliers de CDI, une dette de 95 milliards de francs et son déficit de chauffeurs.. l'entreprise au bord du gouffre

« Nous avons trouvés 2814 CDI et 327 prestataires à DDD alors que lors de la Tabaski, nous avons faits appel aux militaires par manque de chauffeurs, pour convoyer les usagers...

07 - Octobre - 2024

Mon avis sur cette notation de Moody’s (Par Cheikh Sidiya DIOP)

Les informations relayées par certains tonitruants de la vie politique de notre pays sur la notation Moody’s concernant la dette du Sénégal ne tiennent pas la route....

07 - Octobre - 2024

Audit des finances publiques : Bassirou Diomaye Faye salue ”l’esprit collaboratif” du FMI

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, salue ‘’l’esprit collaboratif’’ du Fonds monétaire international (FMI), à la suite...

07 - Octobre - 2024

Contrat par entente directe : 5400 milliards engagés entre 2019 et 2024, révèle Birame Soulèye

Ce sont des révélations du ministre du pétrole et des mines. Birame Souleye Diop renseigne qu’entre 2019 et 2024, le régime sortant a engagé pour le compte...