PARTI SOCIALISTE : À QUOI SERT UNE BARQUE, SI L’ON NE VEUT PLUS NAVIGUER ?

10 - Mai - 2025

Il arrive un moment dans la vie d’une organisation où il faut regarder autour de soi et avoir le courage de constater ce fait dans notre société : « un désir de changement dans le mode de gouvernement et de génération dans la gouvernance. Les repères d’hier, aussi glorieux soient-ils, ne suffisent plus à éclairer la route d’aujourd’hui. Persister et continuer à s’y accrocher aveuglément, c’est renoncer à faire face aux défis présents.

Le PS en tant qu’organisation politique a choisi de s’enfermer dans le souvenir de sa fondation. Le PS, à travers sa direction, reste enfermé dans l’appropriation, le ressassement nostalgique d’un héritage, d’une fidélité aux anciens combats, de continuité historique alors qu’il ne saisit et ne comprend plus les conséquences induites par notre société depuis le basculement d’avril 2024. C’est noble, oui, mais quand cela devient un prétexte à l’immobilisme, cela devient un poids. Et ce poids finit par écraser toute ambition de transformation quand notre société a déjà prouvé qu’elle s’est transformée.

Le refus du changement du PS et plus particulièrement de sa direction caractérisée par un intérim san fin est comme un village qui vénère une vieille barque parce qu’elle a autrefois sauvé ses habitants d’une crue. Mais aujourd’hui, la rivière s’est asséchée. Et au lieu de chercher de nouvelles voies, de construire des canaux ou d’inventer d’autres moyens de survie, les dirigeants du village passent leurs journées à astiquer la barque, à raconter ses exploits, sans jamais se demander : "Que faut-il faire maintenant ?"
Notre société change, notre époque appelle des réponses nouvelles, une adaptation lucide, parfois courageuse, souvent inconfortable pour ces nos historiens de l’épopée socialiste. Mais si ceux qui prétendent nous guider refusent de prendre la barre pour tracer une nouvelle direction, alors ils ne sont plus des pilotes. Ils deviennent les gardiens d’un musée, les veilleurs d’une mémoire devenue inopérante.
À quoi sert une barque, si l’on ne veut plus naviguer ? Pourquoi persister dans la perpétuation d’une organisation que n’est plus en adéquation avec notre temps ?
Nous avons besoin de leaders qui ne se contentent pas de commémorer l’histoire, mais qui la prolongent avec créativité et inventivité dans une révolution obligée et imposée à toute organisation depuis avril 2024. Qui ne fuient pas les débats contemporains, mais qui s’y engagent pleinement. Qui savent que l’honneur d’un héritage ne réside pas dans sa répétition, mais dans sa réinvention. Le comprendre et l’appliquer c’est renaître, l’omettre et l’ignorer c’est disparaître. Agissez moralement quand tout s’effondre pour que le PS se relève !
Alors qu’on vous pose la question « où nous emmenez-vous ? » et que vous nous répondez « au passé », par amour, par dignité et par générosité, remettez la barque et ses pagaies à d’autres capitaines.
L’heure n’est plus à la nostalgie rassurante, mais à l’action responsable. Le temps n’est plus au récit, mais au cap.

Oswald SARR

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Octobre - 2025

Pastef, ou la dépendance symptomatique à Macky Sall? (Par Amadou Diallo)

Vingt mois après leur arrivée au pouvoir, les dirigeants de Pastef semblent incapables de gouverner sans ressusciter le nom de Macky Sall. Une obsession devenue symptôme...

16 - Octobre - 2025

Aliou Sall met en garde le régime de PASTEF : « Ne réveillez pas un lion qui dort »

Placé sous contrôle judiciaire après sa convocation à la Division des investigations criminelles (DIC), l’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall, a tenu...

16 - Octobre - 2025

Diomaye Faye effectuera une visite au Rwanda et au Kenya

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a dévoilé son agenda diplomatique lors du Conseil des ministres de ce mercredi 15 octobre 2025. Le chef de...

16 - Octobre - 2025

Assemblée nationale : 21 lois adoptées et 468 questions écrites adressées au gouvernement

Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a dressé un bilan positif de la session ordinaire 2024-2025, qu’il a jugée «...

16 - Octobre - 2025

Souverainisme ? Parlons-en (Par Pape Sarr)

A l’ère du numérique et des grands slogans il semblerait que du coté de Ndoumbélane les gouvernants ont fait le choix d’un souverainisme...