PR MARY TEUW NIANE, VOUS PERMETTEZ…(PAR IBRAHIMA THIAM)

24 - Avril - 2024

La thèse avancée par le Pr Mary Teuw Niane, suggérant que la laïcité est un concept étranger à la culture sénégalaise, peut être réfutée en examinant attentivement la situation socio-politique et historique du Sénégal.

Tout d'abord, il est crucial de reconnaître que la laïcité n'est pas une importation étrangère imposée au Sénégal, mais plutôt un choix délibéré et réfléchi inscrit dans le cadre de la construction de l'État sénégalais. En effet, la laïcité est explicitement mentionnée dans l'article premier de la Constitution de la République du Sénégal, affirmant ainsi son importance dans l'identité nationale et politique du pays.

Pour comprendre l'impact et la pertinence de la laïcité au Sénégal, il est important d'examiner les raisons historiques qui ont conduit à son adoption. Au moment de l'indépendance du Sénégal en 1960, le pays était confronté à un héritage colonial complexe, marqué par une diversité religieuse et ethnique. Dans ce contexte, l'adoption de la laïcité était une décision stratégique visant à garantir l'égalité des droits pour tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse, et à promouvoir la cohésion sociale dans une nation multiconfessionnelle.

De plus, contrairement à ce qu’affirme le Pr Mary Teuw Niane, la laïcité n'est pas uniquement un concept français. Bien que la France ait été pionnière dans sa mise en place, d'autres pays européens, tels que la Suède, la Tchéquie et la Slovénie, ont également inscrit des principes de séparation de l'Église et de l'État dans leur constitution. Ces exemples montrent que la laïcité est une norme internationale acceptée et respectée, et non une spécificité culturelle ou politique exclusive à la France.


En outre, il est important de souligner que la laïcité n'a pas pour objectif de couper les liens entre la religion et la société, mais plutôt de garantir la liberté de religion pour tous les citoyens, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de choisir sa confession. Au Sénégal, où la religion joue un rôle central dans la vie quotidienne et la culture, la laïcité permet de préserver la neutralité de l'État et d'assurer un traitement équitable pour toutes les confessions religieuses.


Enfin, remplacer la laïcité par une autre formulation dans la constitution comme le suggère le Pr Mary Teuw Niane, pourrait entraîner des complications juridiques et politiques, ainsi que des tensions interreligieuses. La laïcité est un principe fondamental qui garantit la liberté de conscience et le pluralisme religieux, et sa remise en question pourrait compromettre ces valeurs démocratiques essentielles. Le Sénégal peut faire l’économie d’une telle crise et il est de notre devoir à tous de prévenir de nouveaux soubresauts.

Enfin la laïcité n'est pas un tabou étranger à la culture sénégalaise, mais plutôt un principe constitutionnel important qui contribue à la cohésion sociale, à la démocratie et au respect des droits fondamentaux dans le pays.


J’invite donc le Professeur Mary Teuw Niane à se consacrer à sa mission de directeur de cabinet auprès du président Diomaye Faye, plutôt que de s'engager dans des actions visant à déstructurer un pilier aussi fondamental de notre cohésion sociale qu’est la laïcité.

 

Notre pays a besoin d’unité, d’apaisement, et surtout pas d’agiter un brûlot susceptible de mettre le feu aux poudres et la population dans la rue.

 


Ibrahima Thiam, Président du mouvement Autre Avenir

Membre de la coalition SENEGAL2024 

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