Professeur décapité : l'imam de la grande mosquée de Bordeaux dénonce un "acte inqualifiable perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec"

17 - Octobre - 2020

Je suis abattu parce que c'est un acte inqualifiable qui est perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec un acte ignoble", a réagi vendredi 16 octobre sur franceinfo Tareq Oubrou, l'imam de la grande mosquée de Bordeaux, après qu'un professeur a été décapité devant un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). La religion musulmane "est en otage de ces comportements ignobles", a-t-il ajouté.

"Quelles que soient la pensée, la croyance, même l'insulte, la caricature de l'autre, rien ne justifie le fait de tuer une âme. C'est un péché mortel, capital que de tuer une personne comme ça, d'égorger comme ça, sous prétexte qu'il a montré les caricatures du prophète", déplore Tareq Oubrou.

"C'est devenu insupportable"

Est-ce que "le prophète, lui, serait content de cet acte ?", s'interroge l'imam bordelais, "ça n'honore pas la religion ni Mahomet." Tareq Oubrou se dit "doublement affecté, en tant que citoyen, en tant que musulman. Il n'y a aucune guerre des civilisations. Il y a des actes qui n'incombent qu'aux hommes qui les ont perpétrés."

"Toucher la République, c'est toucher à la société, c'est toucher à la paix, c'est toucher à la religion en tant que telle, parce que la religion, de par son essence, est la transcendance et l'altérité", souligne Tareq Oubrou.

La communauté musulmane "est dans un mauvais état", estime l'imam. "Nous sommes très affectés parce que chaque jour qui passe sans incident nous louons Le Seigneur. C'est devenu insupportable. On est entre le marteau et l'enclume".

"J'ai fait des serments sur la liberté d'expression de caricaturer, de blasphémer", ajoute Tareq Oubrou. "Dieu a voulu que les gens soient libres de le connaître ou pas. C'est même un droit divin." L'imam explique qu'il fait "de la théologie préventive". "On fait notre travail, mais on ne peut pas courir derrière chacun, chaque fou, chaque taré. Je ne sais pas si cet homme est normalement constitué. ces gens-là, je ne pense pas qu'ils ont leur cœur, ont effleuré la spiritualité et l'amour de Dieu. C'est impossible".

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

02 - Décembre - 2024

Hommage à Ousmane Sembene : Alioune Tine plaide pour la création d’un musée du cinéma africain

Le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine est formel : la nouvelle génération des leaders africains doivent rendre un grand hommage à Ousmane Sembene, un...

01 - Décembre - 2024

LE MASSACRE DE THIAROYE 44, UN ACTE ‘’PREMEDITE VISANT A REPRIMER DES REVENDICATIONS LEGITIMES’’, SELON DIOMAYE FAYE

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a soutenu, dimanche, que le massacre des tirailleurs sénégalais, perpétré le 1er décembre 1944,...

01 - Décembre - 2024

THIAROYE 44 : LE PR MAMADOU DIOUF INVITE A BRISER LE SILENCE ET A ACCORDER AUX VICTIMES, LE STATUT DE ‘’MORTS POUR L’AFRIQUE’’

Le président du Comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye 44, le professeur Mamadou Diouf, a invité, dimanche, à briser le silence sur...

01 - Décembre - 2024

THIAROYE 44 : LE PRESIDENT EN EXERCICE DE L’UA SALUE LES EFFORTS DU SENEGAL POUR LA MANIFESTATION DE LA VERITE ET LA PRESERVATION DE LA MEMOIRE DES TIRAILLEURS

Le chef de l’État mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazouani, président en exercice de l’Union Africaine, a salué, dimanche, les efforts du gouvernement et du peuple...

01 - Décembre - 2024

Nécrologie : Décès de l’écrivain Alioune Badara Bèye

Le président de l’Association des écrivains sénégalais (AES), Alioune Badara Bèye, est décédé ce matin, à l’âge de...