PROPOS DE MERCREDI : LE "MACKOUTISME", UN GENOU À TERRE

05 - Septembre - 2018

Comparé à la manifestation du 19 avril, le sit-in d'hier offre de nouveaux éléments de lecture de la conjoncture politique.
D'abord concernant les "mackoutes", cette milice marron présentée à tort comme des policiers en civil alors qu'il s'agit plutôt de mercenaires recrutés pour casser du manifestant. Des émules de ces auxiliaires de la dictature haïtienne de Duvalier, tristement connus sous le nom de "tontons macoutes".
Les scènes atroces des vidéos montrant ces gros bras s'acharner sur des jeunes sans défense n'ont pas pu être rejouées hier. Les condamnations vigoureuses et unanimes des démocrates sénégalais et d'organisations comme Amnesty International ont pesé de tout leur poids. Quand Mackyavel ne peut plus utiliser la violence sans retenue pour décourager les citoyens qui lui résistent, c'est le socle de son projet dictatorial qui vacille.
L'échec concerne aussi l'autre escadron des "mackoutes" que constituent certains communicateurs tradimodernes qui ont fait du métier de journaliste une caricature. Même El Hadj Kassé n'a pas osé tweeter ses éloges habituels de la brutalité anti-opposants. Il a préféré parler d'autre chose. Peut-être a-t-il compris que les images de bestialité humilient son patron et non ses victimes.
Quant à ce chroniqueur marron, pilier de longue date des milieux interlopes dakarois, il se fait discret depuis qu'il a réclamé la révocation de l'autorité parentale du député-maire Khalifa Sall, après son poste de premier magistrat de la capitale.
La violence des milices et la virulence de certains "journalistes" griotisés cèdent ainsi du terrain devant la patience et l'endurance des patriotes.
Violence et virulence ont pour fonction de persuader les citoyens de l'inutilité de la résistance et de l'inéluctabilité d'une " victoire technique " de Macky Sall au premier tour. Une " victoire technique " à imposer, au soir du 24 février 2019, par l'emprisonnement des candidats de l'opposition et la proclamation de l'état d'urgence. Un remake de 1988 qui pourrait, selon la fameuse prédiction de Karl Marx, se rejouer en comédie le moment venu.
Déjà, plus personne n'ignore que les millions de prétendus " parrains " de Macky Sall ne seront que virtuels car recopiés à partir d'un fichier gardé jalousement au secret.
La principale leçon à tirer de cette succession d'échecs est que la victoire des démocrates est possible, et même plus que probable. La troisième alternance est là. Il reste à la matérialiser au moindre coût humain, en alliant lucidité et fermeté.
05/09/2018
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Mai - 2024

ANPEJ : TAMSIR FAYE CEDE SON FAUTEUIL A SINNA AMADOU GAYE

Tamsir Faye devrait maintenant travailler à temps plein pour la commune de Diouroup dont il est le maire. Il a été remplacé à la tête de de l’Agence...

16 - Mai - 2024

PASTEF FRANCE : ISIDORE DIOUF HERITE DE LA DIRECTION GENERALE DE LA SOCIETE SENEGAL NUMERIQUE SA

Alioune Sall, Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, fait preuve de reconnaissance d’une amitié politique qui a...

16 - Mai - 2024

Le président Bassirou Diomaye Faye attendu au Nigeria et au Ghana

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye effectuera une visite d’amitié et de travail au Nigeria et au Ghana respectivement jeudi et vendredi, a t-on appris...

16 - Mai - 2024

L'APR se mobilise pour reconquérir le terrain politique

L'Alliance pour la République (APR) de Macky SALL mobilise ses troupes avec pour objectif ultime de "faire face et poursuivre sur le terrain de la mobilisation permanente pour la...

14 - Mai - 2024

Après un long séjour à l'étranger, Amadou Ba de retour à Dakar

Absent du territoire national depuis la défaite de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), a l’issue de la Présidentielle du 24 mars dernier, Amadou Ba est rentré à...