Publication des lettres de François Mitterrand : les remords d'Anne Pingeot

17 - Octobre - 2016

Le grand amour de l'ancien chef de l'État et mère de Mazarine s'explique pour la première fois au micro de France Culture sur son choix de publier cette correspondance enflammée chez Gallimard. Et semble un peu le regretter.
«Je ne sais pas si j'ai bien fait», confie Anne Pingeot, interrogée sur France Culture par l'historien Jean-Noël Jeanneney, après la publication par Gallimard des 1200 lettres d'amour que lui avait écrites François Mitterrand entre 1962 et 1995. Alors que cette gigantesque correspondance, ainsi que le journal intime de l'ancien Président de la République (le Journal pour Anne), ont été pour la première fois rendus publics le 13 octobre dernier, l'ancienne compagne cachée de François Mitterrand a souhaité s'expliquer sur sa décision de faire publier ces documents. Celle qui fut conservateur au musée d'Orsay est également revenue «avec pudeur mais sans tabou» sur sa longue et clandestine histoire d'amour avec François Mitterrand.
2h30 de confessions diffusées sur France Culture
Au total, c'est une conversation de deux heures trente qui sera diffusée à 20H00 sur France Culture, de lundi à vendredi, à raison de trente minutes par jour. Le premier épisode est d'ores et déjà mis en ligne ce lundi sur le site de la radio. Ce sera son seul commentaire public vis-à-vis de cette publication.
Au départ, explique-t-elle, l'Institut François-Mitterrand lui avait demandé, «il y a deux ou trois ans», si elle avait des lettres de l'ex-chef d'État en vue de la célébration, en 2016, du centenaire de sa naissance. Elle a alors rouvert «une correspondance qui a commencé il y a plus d'un demi-siècle». «Et puis je l'ai transcrite, ce qui était à la fois une épreuve et une façon assez étonnante de revivre toute ma vie», raconte Anne Pingeot. «Il (François Mitterrand, NDLR) savait que je conservais tout, par métier, et par nature, mais voulait-il que cela soit publié. Depuis toujours je me pose la question», confie-t-elle.

Si, finalement, elle a pris la décision de laisser publier ces plus de 1.200 lettres et le carnet, c'est parce que Jean-Noël Jeanneney (membre de l'Institut François-Mitterrand) l'a convaincue de le faire. Mais Anne Pingeot avoue aussi qu'elle tenait à que ces lettres soient publiées de son vivant.
«J'ai accepté l'inacceptable»
Concernant sa relation avec François Mitterrand, marié et père de famille au moment de leur rencontre (en 1962) et qui ne se séparera jamais de son épouse, Anne Pingeot, de 27 ans sa cadette, rappelle le poids des traditions et des familles bourgeoises de l'époque.
«Je crois que ça a compté beaucoup parce que, on comprenait très bien cette trame de devoir, cette trame de limite aussi que lui a dépassée mais qu'il m'a aidée aussi à dépasser. Que n'ai-je entendu, par exemple, sur la vision de la femme... la femme est quelqu'un qui doit être soumis, qui ne doit avoir aucune vie intellectuelle ; ce côté de soumission a fait que j'ai accepté au fond l'inacceptable», souligne-t-elle.

Lefigaro

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