REDRESSEMENT OU ENFONCEMENT ? LE DOUBLE JEU DU POUVOIR PASTEF (PAR ALY BATHILY)

04 - Août - 2025

Fidèle à notre engagement en faveur de la vérité, de la responsabilité et de l’intérêt supérieur du Sénégal, à la République des Valeurs/Réewum, nous avons écouté avec attention le discours du Premier ministre prononcé ce jour, présentant un énième « plan » de redressement économique et social adossé à la dite « vision Sénégal 2050”.
Bien évidemment, nous y apportons notre critique objective.
Une rhétorique volontariste face à un bilan alarmant
Ce plan, qui n’en est pas un, est présenté comme un tournant historique, mais il intervient dans un contexte de fragilité profonde que ce gouvernement a lui-même contribué à aggraver depuis son accession au pouvoir en avril 2024. L’exposé du Premier ministre recourt à une terminologie technocratique dense “financement vert”, “gender bonds”, “digitalisation”, “scoring matriciel” qui, au lieu d’éclairer les enjeux, dissimule l’absence de vision pragmatique et lisible pour les Sénégalais.
Un diagnostic partiellement juste, mais un aveu d’échec évité
Le Premier ministre continue à parler d’un déficit abyssal de 14 %, une dette publique culminant à 119 % du PIB, et une surfacturation des marchés publics estimée à 18 %.
Mais il se garde bien de rappeler que ces chiffres sont en partie la conséquence directe de l’instabilité économique qu’il a instauré dans le pays mais surtout à l’absence d’un cap.

Ici, la maxime de Sénèque lui est totalement applicable : "Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va".
Le Premier ministre ne sait décidément pas où il va !
Dans son show, il a clairement montré son incapacité à rassurer les investisseurs et continue à foncer, tête baissée, dans son pilotage idéologique de l’action publique depuis son arrivée aux affaires. Ce chemin est une impasse !
Des mesures incantatoires, reposant sur des hypothèses fragiles
Le plan repose sur plusieurs postulats aussi ambitieux qu’irréalistes :
-Une mobilisation de 90 % des ressources attendues sans recours à l’endettement, sans hausse d’impôts ni rationalisation du patrimoine public ;
- Un surcoût de 33 % par rapport au scénario budgétaire de référence, sans définition claire des sources de financement ;
- des recettes incertaines ;
- Une renégociation des contrats stratégiques (884 milliards ?), concessions téléphoniques (200 milliards ?), ou encore amendes numériques (16 milliards), le plus cocasse pour les influenceurs, présentées comme des acquis.
Ces hypothèses reposent davantage sur la volonté politique que sur une réalité économique tangible.
L’oubli coupable des engagements phares de Pastef
Le Premier ministre affirme vouloir rompre avec le “système”, tout en reconduisant silencieusement ses symboles les plus contestés. La promesse de suppression des fonds politiques « haram » attribués au Président de la République, au Président de l’Assemblée nationale et au Premier ministre, engagement majeur de la campagne électorale, a tout bonnement été passée sous silence. Ces fonds sont-ils subitement devenus « Halal » ?
Or, la loi de finances 2025, préparée par l’Exécutif et adoptée par sa majorité, consacre le maintien de ces fonds à des niveaux record, de plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Ce reniement est une trahison manifeste de la parole donnée au peuple.
L’esquive du sujet de la baisse des émoluments dans les top-managements des entreprises publiques et parapubliques n’est pas fortuite, elle est volontaire.
Rien d’étonnant, c’est encore Pastef.
Des risques évidents à court et moyen terme
• Le refus dogmatique du recours à l’emprunt à des conditions soutenables risque de priver le pays de ressources stratégiques pour ses investissements structurants.
• La suppression de subventions vitales (carburant, filets sociaux, pêche, services essentiels) pourrait accroître la précarité sociale.
• L’affaiblissement de certaines institutions fragilise la crédibilité du Sénégal vis-à-vis de ses partenaires techniques et financiers.

Une alternative existe : la vision de la République des Valeurs/Réewum Ngor
Notre parti, sous la conduite de son Président Thierno Alassane Sall, a présenté en 2024 un programme cohérent et ambitieux intitulé “Réenchanter le Sénégal”, disponible publiquement. Ce programme proposait des réformes profondes :
• Une orthodoxie budgétaire rigoureuse, fondée sur la justice fiscale et la transparence des dépenses publiques.
• Une gouvernance sobre et stratégique, où l’État joue un rôle de facilitateur et non de rentier politique ou d’inspecteur des impôts (Juutikat)
• Une mobilisation intelligente de l’épargne nationale et de la diaspora.
• Une réorientation massif des investissements vers l’éducation, l’emploi des jeunes et la transition écologique.
Somme toute, nous prenons acte du discours du Premier ministre, mais refusons l’illusion d’un redressement annoncé sans révision profonde des choix politiques et économiques posés depuis avril 2024.
La République des Valeurs appelle à la vigilance citoyenne, à l’exigence de cohérence et à la responsabilité collective.
Le redressement du Sénégal n’adviendra pas par les artifices de langage, mais par la force d’une vision ancrée dans le réel, portée par des femmes et des hommes intègres, engagés pour le bien commun.
Une alternative salutaire pur le pays ne proviendra que de ce vivier.
Aly BATHILY
Coordonnateur de la République des Valeurs/Réewum Ngor - France

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