SENEGAL : UN CHOIX POLITIQUE ET ECONOMIQUE DESASTREUX (PAR IBRAHIMA THIAM)
Le dernier rapport de la DPEE confirme ce que tout le monde redoutait : le régime actuel a trouvé sa seule compétence – accroître la pression fiscale sur une économie déjà exsangue. Plutôt que de stimuler la production et l’investissement, il a choisi la solution la plus facile : faire payer encore plus aux ménages et aux entreprises.
En sept mois, les ressources de l’État (hors dons) ont atteint 2 575,2 milliards de FCFA, soit une hausse de 9,9%. Mais cette performance n’est en rien le signe d’une économie dynamique : elle provient uniquement d’un matraquage fiscal, qui affaiblit un peu plus chaque jour les acteurs économiques.
Pendant ce temps, les dépenses publiques continuent de grimper, atteignant 2 986,6 milliards de FCFA (+4,6%). Mais où va l’argent ? Dans la dette, les transferts clientélistes et une masse salariale pléthorique destinée à entretenir un État lourd et inefficace. Les investissements financés sur ressources intérieures, eux, s’effondrent de 37,3%. Voilà la preuve éclatante d’un choix politique désastreux : sacrifier l’avenir du pays pour maintenir en vie une machine étatique budgétivore.
Ce régime a inversé la logique du développement. Au lieu de chercher à élargir la base économique pour générer des recettes durables, il étrangle les contribuables. Au lieu de bâtir une croissance solide, il pratique la survie à crédit. Et demain ? Il faudra encore plus d’impôts, car la dette et les charges de fonctionnement continueront de gonfler. C’est le cercle vicieux d’un pouvoir sans imagination, incapable d’offrir une vision économique.
Les Sénégalais attendaient des solutions pour créer des emplois, attirer les investissements, soutenir les PME et développer l’agriculture. Ils récoltent des taxes, des prélèvements, et des politiques à courte vue. L’État ne devient pas le moteur du développement, il en est désormais le frein.
Ce rapport n’est pas qu’un document technique : il est l’acte d’accusation d’un régime qui a fait le choix de la facilité au détriment de la responsabilité. La véritable compétence politique n’est pas de pressurer son peuple, mais de créer les conditions d’une croissance inclusive et durable. Or, cette compétence-là, le pouvoir en place ne l’a toujours pas démontrée.
Ibrahima Thiam, Président du parti ACT