UNIFICATION DE LA GAUCHE PLURIELLE : SCEPTICISME DE BIRAHIM CAMARA

29 - Mai - 2023

Avant même son décollage, l’Unification de la Gauche plurielle présente tous les caractéristiques d'un atterrissage forcé faute de kérosène, de plan de vol, de destination précise et de pilote.
Une chose est sûre : le retard acté présage de la suppression ou de l'annulation pure et simple du vol.
Les Sénégalais attendent des signaux de l'Unification de la Gauche plurielle adossée aux conclusions des Assises Nationales, mais ne comprennent pas pourquoi elle arrime son destin au calendrier incertain du président de la république.
Aucun des partis qui composent la gauche plurielle sénégalaise n'a affiché la moindre ambition à moins de dix mois de la présidentielle de 2024.
Le PS, l’AFP, le PIT, la LD et les autres forces de gauche présentes dans la mouvance présidentielle depuis 2012, malgré leur fragilisation, hésitent à encore à franchir les portes de BBY.
Ils sont résignés, au grand désarroi de leurs militants attachés aux valeurs et aux principes de justice et de démocratie face aux inégalités sociales et économiques, à donner raison à Maître Abdoulaye Wade qui avait théorisé le maintien au pouvoir des libéraux pendant cinquante ans.
Si nous analysons objectivement l'âge des militants des différents partis de la gauche plurielle nous nous rendrons compte de la réduction du nombre des jeunes 16/25 ans.
De 2012 à 2023 la gauche attire de moins en moins cette frange du landerneau politique.
Cette défection des jeunes s'explique d'abord par l'abandon de la formation politique par tous les partis qui se réclament de la social-démocratie, du socialisme et du communisme et surtout le manque criard d'offres politiques en adéquation avec les attentes et les rêves de la jeunesse.
A cela s'ajoute les divergences qui opposent les pro et les anti BBY de chaque parti comme le PS avec la naissance de l'IRAS, la LD avec la LD Debout, le PIT avec AND DOLEL PIT ou l'AFP avec les pro Alioune Sarr au moment où l'APR déroule son rouleau compresseur.
Enfin l'abandon de l'animation politique des bases par des responsables invisibles dans le monde rural qui favorise l 'indéniable montée en puissance de Pastef et de Gueum Sa Bop qui sont aux antipodes des idéologies.
La Gauche Plurielle doit accélérer la cadence dans ses choix entre la poursuite du compagnonnage dans la coalition BBY et la rupture pour d'abord se libérer et ensuite concevoir des éléments de langage par rapport aux questionnements des militants.
Il ne s'agit point de nier mais d'assumer sa part de responsabilité dans la conduite des affaires de 2012 à aujourd’hui, ensuite de créer les conditions de sa réconciliation avec les Sénégalais, auteurs et acteurs des Conclusions des Assises Nationales et enfin engager la bataille présidentielle de 2024.
Certes le comité de pilotage de la gauche plurielle est à l'œuvre avec ses réflexions sur les termes de référence déclinés, mais ses perspectives vont sans doute heurter dans le temps le calendrier du dialogue national initié par le président de la république à la demande des autorités religieuses, sociales, culturelles et de la société civile du Sénégal même si des voix discordantes résonnent dans l'opposition.
A un jet de pierre du 25 février 2024, date de l'élection présidentielle, aucun chantier commun n'est balisé par la Gauche Plurielle (parrainage, candidature, confection de programme de gouvernement etc.…) tous les leaders sont interpellés.

Birahim Camara
Parti Socialiste
Chargé des Questions Administratives et Financières de l'Initiative de Réflexions et d'Actions Socialistes

 

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