Woodside traîne l’État du Sénégal devant la justice internationale : 40 milliards opposent les deux parties
Différend fiscal entre l’État du Sénégal et Woodside. Vers un arbitrage international. Un nouveau bras de fer s’installe entre l’État du Sénégal et la compagnie pétrolière australienne Woodside. Cette dernière a récemment saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une institution de la Banque mondiale spécialisée dans les litiges opposant États et investisseurs étrangers. Au cœur du contentieux : un redressement fiscal que le Sénégal a imposé à Woodside, et que l’entreprise conteste fermement.
C’est en juillet dernier que le gouvernement sénégalais a adressé à Woodside une notification de redressement fiscal d’un montant de 40 milliards de francs CFA. Cette décision de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) a été rejetée par la société australienne, qui affirme avoir respecté la légalité de ses opérations et ne devoir aucun impôt au Sénégal.
Dans un premier temps, Woodside avait porté l’affaire devant un tribunal sénégalais, mais celui-ci a reporté à plusieurs reprises son jugement, sans trancher le fond du dossier. Entre-temps, la DGID avait entamé des procédures de recouvrement, allant jusqu’à saisir les comptes bancaires de l’entreprise. Woodside avait alors déposé des garanties pour suspendre ces actions.
L’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités a marqué un tournant. Le redressement fiscal de Woodside s’inscrit dans une volonté affichée de renégocier les contrats pétroliers et miniers. Une commission dédiée a été mise en place, sur instruction du président de la République.