« Le recouvrement des avoirs, une préoccupation », selon la présidente de l’Ofnac

11 - Juillet - 2019

La problématique des flux financiers illicites en général et l’équation du recouvrement des avoirs sont devenus un sujet de préoccupation des Etats et organismes de développement international et organes de contrôle, a indiqué, jeudi, la présidente de l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté.

« La problématique des flux financiers illicites en général et l’équation du recouvrement des avoirs, en particulier, sont devenues un sujet de préoccupation non seulement pour tous les Etats du fait de la mondialisation, mais aussi pour organismes de développement international et des organes de contrôle », a déclaré la présidente de l’OFNAC.

Elle s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la Journée africaine de lutte contre la corruption axée sur le thème : « Vers l’élaboration d’une position africaine commune sur le recouvrement des avoirs ».

Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), les dessous-de-table versés chaque année sont estimés entre 1500 et 2000 milliards de dollars américains, soit 2% du PIB mondial.

A l’échelle continentale, un rapport de la Banque mondiale (BM) et de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime estimait qu’avec 100 millions de dollars d’avoir illicite restitués, un pays en développement aurait pu financer l’achat de 10 millions de moustiquaires imprégnées, l’acquisition de 100 millions de traitements curatifs contre le paludisme.

Selon le même rapport, cette manne financière permettrait également le traitement de première intention contre le VIH/sida pour 600 mille personnes pendant un an, le raccordement de 250 mille foyers à l’eau potable ainsi que la construction de 240km de routes goudronnées à deux voies.

Ce qui fait dire à la présidente de l’OFNAC que « le recouvrement de ces avoirs est donc une œuvre de salubrité publique ».

Elle a toutefois déploré « des contraintes majeures liées à la longueur des procédures mises en places, aux disparités relevées dans les législations nationales ainsi qu’à un contexte juridique et judiciaire complexe ».

A ces limites « vient se greffer l’absence de stratégie globale sur le traitement de cette question qui est source d’inefficacité dans la lutte pour le recouvrement », a-t-elle ajouté, soulignant que c’est cette situation qui a motivé l’Union africaine (UA) à choisir ce thème de la troisième Journée africaine de lutte contre la corruption.

Il s’agit là d’une manière « d’inciter les Etats à harmoniser leurs positions sur le recouvrement des avoirs pour plus d’efficacité dans leurs interventions », selon la présidente de l’Ofnac, rappelant sur ce point qu’au niveau national, « des efforts doivent être faits pour que le Sénégal dispose d’une stratégie (sur le recouvrement) des avoirs cohérente et performante ».

Pour cela, « il conviendrait au-delà de cette stratégie, de tout mettre en œuvre pour porter sur les fonts baptismaux cet organisme de recouvrement et de gestion des avoirs saisis et confisqués dont la création fait l’objet de recommandations récurrentes de la part des évaluateurs de notre dispositif de lutte contre la corruption », a-t-elle soutenu.

Aps

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