Paris: Où en est le projet de promenade urbaine de Barbès à Stalingrad?

12 - Octobre - 2017

« On est dans les starting-blocks pour lancer officiellement ce projet en décembre », affirme Christophe Najdosvki (EELV), adjoint à la maire de Paris, chargé de toutes les questions relatives aux transports, à la voirie, aux déplacements et à l’espace public. Ce projet en question, c’est le serpent de mer d’une promenade urbaine sur 1,4 km de long, entreBarbès et Stalingrad, en passant par La Chapelle. Plus précisément sous le métro aérien, au niveau du terre-plein central.

Actuellement, « les piétons n’osent ni [l’] emprunter, ni [le] franchir et restent sur les trottoirs latéraux, de trois mètres, devenus trop étroits, grignotés par les étals des commerces, les livraisons fréquentes et les nombreux regroupements de personnes statiques », selon une note de la mairie de Paris, sur le sujet. Alors, quels sont les contours de cette future promenade dont les travaux doivent débuter au printemps 2018 ?

« Un terre-plein élargi, embelli et éclairé » (et moins de voitures)

« Ce projet se base sur le principe d’une continuité urbaine et piétonne entre les 10e, 18e et 19e arrondissements, au niveau du terre-plein qui sera élargi, embelli et éclairé », explique Christophe Najdosvki.

Outre la rénovation des luminaires, l’élargissement des trottoirs, le projet prévoit aussi un réaménagement en profondeur du carrefour de La Chapelle, le passage de deux files de circulation à une seule sur certains tronçons, ou encore la création de nouvelles zones de stationnement pour les commerçants du marché de Barbès. Des « animations » devraient aussi voir le jour dans le cadre de cet aménagement piloté parl’Atelier d’architecture autogéré (AAA).

Une réflexion encore ouverte

« Permettre une reconquête de l’espace public par les piétons, c’est proposer des services, des animations et des usages qui visent à améliorer le cadre de vie des habitants. Il s’agit de répondre aux exigences en termes de confort et de diversité des usages pour une appropriation de l’espace public par tous », note la mairie. Des points ouverts à la réflexion. « Ça avance bien mais rien n’est encore définitivement arrêté. Des réunions ont été organisées et il y a beaucoup d’allers-retours avec les associations de riverains », rappelle-t-il. Ces dernières assurent d’ailleurs veiller à l’évolution du projet.

« Les choses semblent aller dans le bon sens mais nous restons vigilants », prévient Elisabeth Carteron, présidente d’Action Barbès. Cette association avait émis des idées au sujet de cette promenade durant la campagne municipale de 2014, avec l’ambition de « gommer les frontières à travers un axe agréable ». Si Elisabeth Carteron salue la future réduction de la circulation dans certaines zones, elle espère qu’elle le sera à terme, sur tout le tronçon, et déplore l’absence de « culture » et de « street-art » le long du viaduc. Sous le métro aérien, des commerçants du marché Barbès s’inquiètent eux, de cette future zone piétonne.

« Il y aura un manque à gagner énorme »

« On sait que les travaux durent toujours plus longtemps que prévu. Ça va être très dur et très gênant pour nous car c’est un gros marché pour nous, on ne peut pas ne pas le faire », réagit ce mercredi une commerçante. La semaine dernière, une réunion publique autour de la promenade a eu lieu. Les commerçants ont fait part de leur mécontentement et restent très remontés. « Le marché va être réduit, notamment les étalages qui vont perdre des mètres. Il y aura un manque à gagner énorme », explique Michael, 38 ans, sur le marché de Barbès depuis 16 ans. « C’est un beau programme mais ce n’est pas adapté. Ce n’est pas trois bancs et des fleurs qui vont changer la physionomie du quartier. Et il ne faut pas toucher au plus gros marché de Paris », s’exclame-t-il.

« L’idée est de pérenniser le marché en l’organisant mieux. Et de lutter contre la vente à la sauvette », rassure Christophe Najdosvki. Mais Michael, déplore le manque de communication. « Nous avons peut-être un peu tiré sur la corde mais bon… ils font ce qu’ils veulent de nous. Nous n’avons pas notre mot à dire », conclut-il.

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