Plus de 2700 migrants évacués des campements situés dans le nord de Paris
Parmi les 2771 personnes évacuées, figurent 161 personnes vulnérables, essentiellement des femmes et des enfants. Cette évacuation est la 34e depuis juin 2015 à Paris.
Pour la 34e fois en deux ans, les autorités ont procédé ce vendredi matin à l'évacuation de plusieurs campements dans le nord de Paris, à quelques jours de la présentation par le gouvernement d'un «plan migrants». Selon la préfecture de police de Paris, à l'issue de cette opération qui s'est terminée peu après 9h30, 2771 migrants ont été évacués de la porte de La Chapelle, où ils s'étaient installés depuis plusieurs semaines, près d'un centre humanitaire très vite saturé. Parmi les personnes évacuées figurent 161 personnes vulnérables, essentiellement des femmes et des enfants.
«Cette opération mobilise près de 350 effectifs de la préfecture de Police ainsi qu'une centaine de personnels de l'État et de ses partenaires», a affirmé la préfecture de police et la préfecture d'Ile-de-France dans un communiqué commun, précisant que les migrants se verront «proposer une solution d'hébergement provisoire en Île-de-France».
Plusieurs centaines d'Afghans, Soudanais, Somaliens se pressaient vers 6 heures en groupes serrés près du centre humanitaire pour migrants ouvert en novembre porte de la Chapelle dans l'attente de leur évacuation imminente. Cette opération mobilise une soixantaine de bus, selon la préfecture d'Île-de-France. Des journalistes présents sur place ont pu filmer l'opération de police. Conditions de vie dégradées
Milat, un Afghan de 19 ans, petit sac à dos pour tout bagage, est arrivé porte de la Chapelle il y a deux mois. «On a appris hier qu'il se passerait quelque chose. On va monter dans des bus et ils vont nous emmener dans des hôtels, des centres. Je ne sais pas où mais ce sera bien. Ici la vie n'était pas bien. Je dormais près de l'autoroute», raconte-t-il. La préfecture a indiqué qu'elle procédait à «la mise à l'abri» des occupants de plusieurs campements de voie publique «illicites, qui présentent des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains».
Cette évacuation était très attendue alors que le campement ne cessait de grossir et les conditions de vie s'y dégrader, aussi bien d'un point de vue sanitaire que pour les tensions communautaires. Les associations, redoutant pour la vie même des migrants, ne cessaient d'y dénoncer des conditions de vie déplorables et l'absence de structures sanitaires. Afp