COOPERATION DECENTRALISEE FRANCE/SENEGAL : CREAT’EO IDF LANCE LA REFLEXION

31 - Octobre - 2017

C’est un truisme de dire que la coopération décentralisée est un levier important pour le développement des pays du Sud. Alors comment la diaspora sénégalaise peut-elle jouer sa partition dans ce secteur, comment doit-elle s’organiser pour y agir efficacement, comment peut-elle trouver des partenaires susceptibles de financer des projets de développement? Toutes ces questions et plusieurs autres ont été au menu d’une rencontre tenue jeudi 26 octobre, à la mairie du 15ème arrondissement, à Paris.
Elle était organisée par Creat’Eo IDF, une association citoyenne dont l’objectif est de « favoriser et promouvoir l’emploi, [de) permettre l’accès à la formation des jeunes et des adultes par toutes les actions possibles... ».
« L’objectif de cette rencontre est de créer les conditions d’un échange sur l’apport des Sénégalais de France dans le développement de leur pays d’origine. Il s’agit aussi de voir comment la France peut aider le Sénégal dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau…, a expliqué Moadji Diallo, président de Creat’Eo IDF. Nous sommes tous responsables du développement de notre pays. Par conséquent, nous devons toujours être dans l’action », a-t-il ajouté.
C’est justement pour que les Sénégalais de l’extérieur puissent jouer pleinement leur partition dans le développement de leurs terroirs respectifs, qu’un des conférenciers, Moadji Diankha, a proposé que les associations de la diaspora soient toujours associées dans les conventions entre collectivités territoriales françaises et celles du Sénégal.
« Il faut associer la diaspora lors de la signature des conventions. La diaspora a la particularité d’avoir l’esprit et le cœur dans deux endroits à la fois, c’est-à-dire le pays de résidence et le pays d’origine. Son point de vue doit être pris en compte. D’ailleurs les projets où on a associé la diaspora ont eu des succès retentissants. Et puis il ne faut pas négliger la puissance financière de la diaspora », a-t-il argumenté.
Quant à Mamadou Sy, président de l’Union des ressortissants d’Ourossogui en France, il est largement revenu sur la contribution de son association dans le développement de son terroir. Construction de salles de classe, dispensaires, bureau de poste, soutien aux familles...
« Chronologiquement parlant, il y avait une vague d’immigration qui est venue, rien que pour fixer les gens au pays. Cette immigration était la conséquence de la sécheresse qui frappait le Fouta. Les gens parvenaient à entretenir leurs familles respectives restées au pays. Ils se sacrifiaient pour leurs familles », a expliqué Mamadou Sy.
Qui a cependant ajouté qu’il ne sera pas facile de perpétuer cette solidarité, en dépit de la bonne volonté des immigrés.
« Cette première vague d’immigration avait un avantage, elle était concrète. Mais on n’a pas vu venir les choses. Car les jeunes ne veulent plus rester au pays même s’ils ont un emploi. Ils veulent faire comme nous. Nous nous sommes sacrifiés pour eux, mais ils ne veulent pas travailler la terre. J’ai vu beaucoup de personnes qui ont investi au pays pour fixer leurs frères. Mais ils ont échoué d’autant plus que les bénéficiaires avaient un seul objectif : venir en France. Cela est un facteur bloquant pour l’industrialisation de nos pays, mais aussi pour la création de richesses », a-t-il déploré.
Le consul général du Sénégal à Paris, Amadou Diallo, et une forte délégation de l’ambassade du Sénégal en France ont rehaussé de leur présence cette ce « rendez-vous du donner et du recevoir ».


Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

25 - Juillet - 2018

L’échec de nos politiques économiques n’est-il pas du à l’inapplicabilité des méthodes capitalistes, pensées pour des pays développés, mais appliquées chez nous comme solution ?

Du président Abdou Diouf au président Macky Sall, en passant par le président Abdoulaye Wade, des plans de relance économique ont été tenté pour le...

25 - Juillet - 2018

MOMAR GUEYE DIRECTEUR DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL: ‘’LE POLE DE DEVELOPPEMENT DE CASAMANCE SERA LE RECEPTACLE DE PROJETS STRUCTURANTS’’

Le Pôle-Développement de Casamance sera le réceptacle des projets structurants de la Casamance. C’est du moins ce qu’a indiqué Momar Guèye, directeur...

24 - Juillet - 2018

Pourquoi le prix des billets d'avion fluctue autant (et comment en profiter)

Les tarifs très volatils du transport aérien suscitent beaucoup d'interrogation chez les voyageurs. Pour quelles raisons les prix varient-ils à ce point ? Par Jovana...

24 - Juillet - 2018

Air Sénégal : un pavillon national qui bat de l'aile

A peine déployées que les ailes d’Air Sénégal ont déjà pris du plomb. Les rotations ont repris ce vendredi 20 juillet 2018 après treize...

23 - Juillet - 2018

Sénégal : la "course à l'eau" en plein Dakar (TV5)

C'est la course à l'eau. En plein Dakar, la capitale du pays, les populations manquent du bien le plus basique, l'eau. Parce que les robinets ne coulent plus, les habitants se ruent sur les...