Dialogue national : "Dooleel PIT-Sénégal" souhaite l'adoption d'une nouvelle Constitution et la fin de l’hyperprésidentialisme
Le Comité pour la Plateforme de Réflexions Dooleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi, se réclamant de l’héritage des pères fondateurs du Parti Africain de l’Indépendance originel, a réaffirmé son attachement indéfectible au dialogue national, à la concertation inclusive et à la justice sociale. Dans un communiqué publié ce lundi, la plateforme rappelle avoir toujours œuvré pour un dialogue véritable, loin des manœuvres politiciennes.
Revenant sur les événements tragiques de mars 2021, consécutifs à la cabale contre le leader du Pastef, Ousmane Sonko, le Comité souligne avoir, dès cette période, lancé un appel à une « Concertation Nationale Délibérative », initiative régulièrement relancée jusqu’à la chute du régime de Macky Sall en mars 2024. « Cette initiative, inscrite dans le calendrier républicain, devait se démarquer des pseudo-dialogues organisés depuis 2016, et ne servir aucun objectif politicien étroit et égoïste », indique le communiqué.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal rappelle son soutien clair à la candidature de Bassirou Diomaye Faye, « dans une volonté de contribuer à bâtir une nation solide, prospère et juste pour tous les citoyens ». La plateforme affirme avoir mis en avant des priorités telles que « la souveraineté nationale, la consolidation de l’État de droit, la lutte contre la corruption et l’éradication des inégalités sociales », en cohérence avec les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI.
Elle précise également que ce soutien n’était pas le fruit du hasard : « Notre choix sur le candidat vainqueur était, pour beaucoup, motivé par le fait qu’il avait signé le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique ».
Favorable à la participation citoyenne, le Comité affirme : « Nous sommes pour le dialogue et nous appelons les forces vives à y participer massivement ». Toutefois, il émet des réserves quant à l’ambition du cadre proposé : « Nous jugeons l’objectif général de ce dialogue très peu ambitieux au moment où un changement systémique est à l’ordre du jour ».
Tout en saluant les axes abordés dans la réforme annoncée, tels que la réforme du système électoral ou la clarification du statut de l’opposition, la plateforme appelle à aller plus loin. « Le Président de la République voudrait ‘repenser nos institutions, revisiter nos pratiques, et rebâtir la confiance entre l’État et les citoyens’ », cite le communiqué, tout en mettant en garde : « Il est permis de douter que la stabilité institutionnelle de notre pays ne dépende que des paramètres électoraux et politiques ».
Face à ce constat, le Comité appelle à « mettre un terme aux tripatouillages incessants du code électoral et de notre Charte fondamentale » et à « adopter une nouvelle Constitution, à l’instar de celle proposée par la CNRI ». Il insiste : « La voie royale pour l’instauration d’une nouvelle ère de stabilité politique est de réformer les institutions ».
Par ailleurs, le CPR salue « l’institution d’un Juge des Libertés, mais surtout la création d’une Cour constitutionnelle pourvu qu’elle soit le garant de la démocratie et le juge de la conformité des lois ». Il appelle également à « l’abrogation de toutes les lois liberticides », et soutient le dialogue tripartite entre l’État, le patronat et les centrales syndicales, qu’il estime « propice à une économie compétitive, à la promotion du travail décent et à l’équité sociale ».
En conclusion, la plateforme estime que « l’urgence de l’heure est de mettre fin à l’hyper-présidentialisme, de réhabiliter le Parlement, en renforçant son rôle de contrôle de l’Exécutif et d’évaluation des politiques publiques ». Enfin, elle déclare : « Le Président de la République, en démissionnant des instances de son parti, mérite qu’on lui accorde la confiance et on espère, pour la matérialisation des accords issus du dialogue, qu’il s’inspire de son prédécesseur, Abdou Diouf, en 1992 ».
Et de conclure : « Les réformes seraient plus pertinentes et cohérentes par un changement de régime politique. Mais pour cela, la voie référendaire serait plus conforme pour lui conférer plus de crédit et une meilleure appropriation populaire ».