Expresso risque de perdre sa licence de téléphonie
Le Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), Abdoul Ly a servi une mise en demeure à Expresso, la filiale sénégalaise du groupe Sudatel, selon le journal Libération. En effet, depuis quelques années, l'opérateur Expresso Sénégal « n'investit plus pour améliorer le confort de ses clients surtout en matière de connexion ». Les rendez-vous toujours repoussés pour prendre la 4G, en dépit des engagements pris dans ce sens auprès du peuple sénégalais, en constituent des preuves éloquentes; à cela s'ajoutent des manquements notoires relevés dans le cadre de l'audit en cours du cahier des charges opérateur. Expresso doit ainsi 7 milliards de Fcfa à l'Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), informe le journal.
Face à cette situation, et surtout dans un contexte de pandémie où la restriction des mouvements de nos concitoyens est en partie compensée par la fourniture de services de télécommunications corrects en matière de connexion, l'Artp a décidé de sévir contre Expresso Sénégal afin de rééquilibrer le marché et d'assurer aux clients des prestations adaptées à leurs besoins actuels.
Abdoul Ly, le dg de l'Artp, qui se distingue tout à son honneur avec des discours musclés concernant la qualité de service et la satisfaction des besoins des populations, notamment ceux qui vivent dans des zones reculées ou frontalières, n'y est pas allé par quatre chemins.
Après avoir mis en demeure Expresso, pour défaut d'investissement et non-respect de ses engagements, Abdoul Ly s'achemine résolument, de guerre lasse, vers le retrait de la licence de l'opérateur défaillant.
Toutefois, au vu des opportunités offertes au Sénégal en matière de télécommunications, en attestent les demandes de candidatures reçues dans ce sens, il serait vraiment regrettable que l'opérateur Expresso quitte ce marché aussi prématurément; ce, alors qu'un potentiel énorme s'offre à lui, à condition seulement de consentir les investissements nécessaires pour moderniser ses prestations et occuper l'espace économique qui lui est réservé, à l'instar des autres opérateurs.
Expresso a donc intérêt à jouer sa dernière carte, au risque de voir sa licence retirée, car la procédure y afférente est enclenchée par le directeur général de l'Artp, après plusieurs tentatives d'amener l'opérateur à comprendre ce qui est attendu de lui par les Sénégalais et les autorités étatiques. A défaut, le couperet déjà bien aiguisé va bientôt tomber.