Kanta nkaré ! Le nouveau roman d’El hadji Diagola
El hadji Diagola, journaliste, nous revient avec ce récit publié aux éditions Harmattan en France pour nous montrer que l’Afrique est bel et bien rentrée dans l’histoire. C’est un récit historique sur le Bida, serpent totem de l’empire du Ghana et les Soninké ou Sarakolé qui l’appellent empire Ouagadou.
Avec l’expression Kanta nkaré en milieu soninké signifiant qu’on est en situation de honte, de gêne et de catastrophe. Mais cela a une origine historique à travers tous les pays soninkés. En effet, selon les traditions orales en vigueur en pays soninké, les Soninkés auraient habité à une certaine période historique dans une localité qui s'appelait Kanta, qui n'est plus identifiable aujourd'hui. Selon El hadji Diagola dans son livre, la ville de Kanta existait bel et bien dans le royaume Axoum jusqu’au royaume d’Abyssinie dans l’actuel Ethiopie dont la majorité de la population était des Soninkés ou Sarakolés. Ce fut à la suite d'une guerre intestine doublée et ensuite d'une situation de famine, les familles soninkés se sont dispersées partout dans le continent Africain, moyen et proche orient. Ainsi, certaines sont devenues des esclaves, d'autres se sont entretuées. D'où la honte. C'est une période historique que les Soninkés vivent de nos jours encore comme une honte. C'est pourquoi face à une catastrophe, à une honte de grande dimension, les Soninkés disent toujours kantan karé, c'est-à-dire la localité de Kanta s'est désagrégée, en souvenir de ce qui s'était passé comme atrocité, honte, déchéance dans cette localité. Alors, notre confrère Diagola s’est inspiré de l’histoire de l’empire du Ghana et son Bida, serpent totem, pour le romancer avec l’histoire de l’expression Kantan karé afin que la future génération puisse bien comprendre son sens réel. C’est un récit à la fois historique et légendaire, poignant, culturel, éducatif et surtout plein de sagesse pour l’avenir de la future génération. El hadji Diagola est natif de la commune de Moudéry dans le département de Bakel au Sénégal et auteurs de plusieurs ouvrages. Il veut inscrire son combat dans l’émergence d’un monde de paix entre les races et les civilisations, et surtout entre les religions.