L’échec de nos politiques économiques n’est-il pas du à l’inapplicabilité des méthodes capitalistes, pensées pour des pays développés, mais appliquées chez nous comme solution ?

25 - Juillet - 2018

Du président Abdou Diouf au président Macky Sall, en passant par le président Abdoulaye Wade, des plans de relance économique ont été tenté pour le développement économique du Sénégal. Le point commun de ces différents plans de relance économiques est qu’ils s’inspirent tous du capitalisme, car souvent imposés et encadrés par le FMI, la banque mondiale ou les pays partenaires qui sont en général d’économique libérale. Les principales théories capitalistes proposées pour relancer une économie sont :
• la relance budgétaire par l'augmentation des dépenses de l'Etat ou la baisse des impôts afin d'augmenter les revenus disponibles des ménages. Relance par l’investissement public.
• la relance par la réglementation qui vise à accroître les revenus des bas salaires (augmentation du salaire minimum et des aides sociales). Relance par la consommation.
• la relance monétaire. Une baisse des taux d'intérêt favorise la demande de crédit par les ménages et les entreprises, ce qui favorise une hausse de l'activité économique. Relance par le levier monétaire en agissant sur le taux directeur de la banque centrale.
Mais ces différentes méthodes ne vont jamais marchées pour notre pays dans le contexte où elles sont appliquées. La relance par l’investissement public ne profite pas au privé local, car la plupart des grands travaux de l’Etat sont exécutés par des entreprises étrangères, ni aux ménages sénégalais, car l’impact sur la création d’emploi est minime. L’augmentation des salaires surtout des bas salaires est quasi inexistante et s’il y a des mesures fiscales en faveur des entreprises pour la diminution de leurs charges, elles ne profitent qu’à des multinationales qui ne traduisent pas cela par de la création d’emploi. La relance par la monnaie est impossible, car nous n’avons pas une indépendance dans ce domaine puisque d’une part nous partageons notre monnaie avec les autres membres de l’UEMOA et d’autre part cette monnaie est très encadrée par l’ancienne puissance coloniale, la France. Les banques au Sénégal ne prêtent pas aux ménages et aux PMI, ou alors à des taux usuraires et avec des garanties que peu de gens peuvent disposer.
Nous pouvons faire les meilleures théories économiques, avec les meilleures intentions politiques de nos dirigeants, mais tant que le système actuel perdure, il sera difficile d’avoir une émergence économique quelconque en usant des méthodes pensées pour des pays développés et par un système libéral-capitaliste.
En économie, le copie-collé ne marche jamais, car les réalités sont différentes et penser que nos partenaires viennent investir chez nous pour notre développement est une utopie. Dans l’histoire de l’humanité, il n’y a aucun pays qui a été développé par une puissance étrangère dans l’intérêt des peuples autochtones. Les USA se sont développés au détriment des tribus indiennes autochtones, l’Afrique du Sud est une puissance économique qui profite surtout aux Afrikaners, mais la Chine est devenue la puissance planétaire qu’elle est aujourd’hui grâce aux génies des Chinois, et le Rwanda est en train d’être une puissance économique africaine grâce aux talents de son peuple, surtout de sa jeunesse.
Ibrahima Wade

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Juin - 2025

Financement du développement : Bassirou Diomaye Faye plaide pour un nouvel ordre économique équitable

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a pris part ce lundi 30 juin 2025, à l’ouverture officielle de la 4ᵉ Conférence...

29 - Juin - 2025

Pression fiscale : les clarifications du ministre du Budget

Le taux de pression fiscale de 20 % au Sénégal “ne correspond pas ou ne constitue pas une préoccupation”, a indiqué le ministre des Finances et du Budget,...

28 - Juin - 2025

Revue de presse: La fin de la visite du PM en Chine et d’autres sujets en exergue

La fin de la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine et le toilettage des textes régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale font partie des sujets les plus...

27 - Juin - 2025

Loi de finances rectificative 2025: relancer l’économie malgré les contraintes budgétaires

Une croissance légèrement révisée à la baisse (8 % contre 8,8 % initialement prévu), un déficit budgétaire plus marqué que...

25 - Juin - 2025

Forum de Davos 2025 : Le premier ministre Ousmane Sonko porte parole de l'Afrique

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko participe au Forum économique mondial d’été à Tianjin, en Chine, du 24 au 26 juin 2025. Le Premier...