FMI - Sénégal : de nouvelles négociations s’ouvrent à Washington
L’issue de la réunion informelle du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), tenue le 3 octobre, marque un tournant constructif dans le dossier sénégalais. Dans un entretien accordé à Le Soleil, Majdi Debbich, représentant résident du FMI à Dakar, affirme que le pays « bénéficie d’un fort soutien au sein de l’institution » et que l’ouverture des négociations pour un nouveau programme est imminente.
Selon lui, les discussions formelles débuteront à l’occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, prévues le 13 octobre à Washington. Le FMI salue les « progrès significatifs » réalisés par les autorités sénégalaises, notamment en ce qui concerne la clarification de la dette non comptabilisée et la mise en œuvre de réformes pour renforcer la gestion budgétaire. Il reste toutefois à finaliser certaines mesures correctrices, avant la présentation formelle du dossier de misreporting (données budgétaires erronées) au Conseil d’administration.
Ce futur programme, qui pourrait être approuvé d’ici fin octobre ou début novembre, offrirait :
un appui financier à taux zéro pour une partie des fonds, un soutien technique renforcé et un signal positif aux marchés et partenaires du Sénégal.
Un ajustement budgétaire « à visage humain »
L'interlocuteur du quotidien national se veut rassurant : le redressement budgétaire ne doit pas freiner la croissance. Il évoque un « ajustement à visage humain », précisant que la question d’une baisse des salaires ne se pose pas.
Trois leviers pour ramener le déficit sous contrôle
L’effort de consolidation budgétaire - visant à ramener le déficit public de 7,8 % à 3 % du PIB, conformément à la norme communautaire - reposera sur trois axes majeurs : la rationalisation des exonérations fiscales, la réforme progressive des subventions à l’énergie et la réorientation des investissements publics vers des projets plus productifs.
Sur le volet énergétique, le Registre national unique (RNU) jouera un rôle crucial pour cibler les aides et protéger les ménages vulnérables, notamment à travers des compensations monétaires.
Debbich de conclure : « Nous sommes pleinement disposés à accompagner le Sénégal pour clore le chapitre du misreporting et lancer un nouveau programme le plus rapidement possible. »