La France championne incontestée de la dépense sociale

21 - Octobre - 2016

L’Hexagone dépense plus de 31 % de son PIB dans les prestations sociales publiques, selon l’OCDE.

Championne toutes catégories. En seize ans, la France est devenue le pays le plus dépensier du monde pour sa protection sociale, avec des dépenses publiques qui dépassent 31 % de son PIB, juste devant la Finlande. C'est ce que montre une note publiée ce jeudi par l'OCDE. Si l'on ajoute les dépenses privées (complémentaires santé...) et les effets des impôts (crédits d'impôt, taxation de certaines allocations...), la France est aussi numéro un. Juste devant les Etats-Unis, qui grimpent du 24ème rang (dépenses publiques seules) au deuxième rang: le poids de l'assurance-privée en santé et des aides fiscales y étant décisif.

La palme de la dépense n'a pas toujours été française. Il y a seize ans, le champion était la Suède qui consacrait 27 % de sa richesse aux diverses prestations sociales publiques, suivie par les Pays-Bas, la Belgique et la France, trois pays dans un mouchoir de poche, proches de 25 %. Mais l'Etat-providence a plus grandi dans l'Hexagone que chez certains de nos voisins européens. La Suède se situe désormais au septième rang, toujours proche de 27 %.
Allongement de l'espérance de vie

Depuis 1990, les dépenses sont passées dans l'OCDE de 17 % en moyenne à 21 %, et les pays qui ont diminué la dépense rapportée au PIB sont minoritaires (Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Irlande, Israël). Cela s'explique à la fois par du rattrapage de la part de pays très peu protecteurs - la Corée a quadruplé son niveau d'intervention-, et par la pente naturelle de l'augmentation des coûts dans les pays les plus riches.

La facture des pensions publiques, qui est déjà la plus conséquente de toutes les dépenses sociales (8 % du PIB dans l'OCDE, 12,6 % en France en 2013), ne cesse de s'alourdir du fait du vieillissement, de l'allongement de l'espérance de vie, et de l'arrivée à l'âge de la retraite de femmes qui ont eu des carrières mieux rémunérées que leurs aînées. Mais sur la période 2010-2014, marquée par l'une des plus violentes crises économiques de l'après-guerre, les réformes des retraites ont permis de limiter la croissance des coûts à 3 % en rythme annuel, contre 4 % en 2005-2009.
Prestations de soutien à l'emploi

Le deuxième poste de dépenses de la protection sociale publique, c'est la santé (6 % du PIB dans l'OCDE). La croissance des coûts a été réduite à 1 % par an depuis la crise, contre près de 5 % auparavant. Mais ce sont les prestations de soutien à l'emploi (1,5 % du PIB) qui ont le plus souffert du choc économique de 2009. Alors que les aides grimpaient de près de 12 % par an en 2005-2009, elles ont décru de 2 % par an en 2010-2014.

Par ailleurs, la France ne distribue que 20 % des prestations sociales en espèce (hors pensions et maladie) aux 20 % les plus pauvres de la population. L'Allemagne, moins dépensière en valeur absolue (elle ne distribue que 3,5 % de son PIB contre 5,5 % en France), cible mieux les nécessiteux, en donnant près de 30 % des prestations aux 20 % les plus pauvres.

Lesechos

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