LE PATRONAT SONNE L’ALERTE

10 - Septembre - 2022

La situation économique du pays écœure le privé sénégalais qui est sorti de son mutisme, hier vendredi 9 septembre pour alerter et surtout inviter la 14ème législature tout comme le prochain gouvernement à mettre un peu en berne la politique au profit de la résilience et de la relance économique. Conscient des difficultés liées aux crises exogènes mondiales, le privé national appelle à revoir le cadre réglementaire et juridique du contenu local pour prendre en compte tous les maillons de l’activité économique.

Le privé sénégalais est tenaillé par la morosité du climat des affaires, imputable aux crises exogènes mondiales et régionales. Devant cette crise économique, les acteurs du privé national appellent de tout leur vœu la 14ème législature et le prochain gouvernement à revoir le cadre réglementaire et juridique du contenu local pour une prise en charge globale de tous les secteurs d’activités. «Nous plaidons pour l’élargissement du cadre réglementaire et juridique du contenu local à d’autres secteurs d’activités que celui du pétrole et du gaz, mais aussi pour plus d’engagement à nos côtés de l’administration publique, plus de patriotisme économique, moins de haine de soi, moins de stigmatisation et de suspicion des privés nationaux qui gagnent des marchés, et enfin de nouvelles règles de complémentarité avec l’investissement direct étranger», a déclaré, hier, vendredi 9 septembre, à Dakar, le porte-parole du jour et non moins président du Conseil national du patronat sénégalais, Baidy Agne.

Subissant âprement les effets collatéraux des crises exogènes mondiales, et régionales sans précédent, notamment la pire crise sanitaire mondiale, la hausse des cours mondiaux des denrées de première nécessité, le renchérissement substantiel des coûts du fret, les chocs pétrolier et gazier, la hausse du dollar, le dérèglement climatique, le conflit russo-ukrainien et les tensions sino-taïwanaises, les conséquences des sanctions antérieures de la Cedeao contre le Mali, la gestion sécuritaire de la sous-région qui esseule l’économie nationale, le patronat sénégalais entend s’affranchir en élevant sa voix. Convaincu qu’aucun pays ne peut apporter des réponses durables à l’amélioration des conditions de vie de sa population et à la création d’emplois durables, sans son secteur privé national, le patronat fait savoir que les entreprises sénégalaises ont fait montre de résilience en prenant en charge les surcoûts financiers pour préserver autant que possible les emplois et le pouvoir d’achat des sénégalais.

Aujourd’hui, soutient le privé sénégalais «si l’Etat se doit de résoudre l’équation subvention sociale, financement budgétaire et croissance économique inclusive», notre secteur productif, quant à lui, est confronté à de nombreuses difficultés au nombre desquelles l’incapacité à contenir les impacts desdites crises exogènes, la morosité économique qui s’installe à l’échelle du monde.

Espérant pouvoir y faire face, le patronat dit ceci : «Nous attendons tous de voir dans l’Action la 14ème législature et le nouveau gouvernement». Le privé de soutenir que la dynamique économique est tout aussi importante, voire plus que celle de la politique: «si le prochain agenda politique est dans 18 mois conformément au calendrier républicain, nous soulignons aussi que l’agenda économique, les préoccupations des entreprises et les priorités sociales sont au quotidien », rappellent les hommes d’affaires sénégalais. Alors, dans un tel contexte, «notre voix exalte à plus de dialogue social, d’équité et de dévouement pour servir honorablement la Nation, et contribuer ainsi à la moralisation de la vie publique, à un dialogue public/privé partageant les mêmes valeurs sur les questions de grande importance républicaine comme la souveraineté économique dans les concessions et les secteurs stratégiques porteurs de croissance», conseillent les acteurs du privé.

Toutefois, dans ladite déclaration, il est précisé ceci : «notre démarche, nous la voulons avant tout républicaine, apolitique et non partisane pour que demain les conditions d’existence de chaque sénégalais et sénégalaise soient meilleures ». Inscrit dans la pédagogie économique, le patronat fait savoir ceci : «Nous disons que notre responsabilité est de contribuer positivement à la construction d’une société sénégalaise en privilégiant les valeurs de progrès socio-économiques durables». Les organisations du secteur privé national signataires de cette déclaration sont : (CNDES, CDES, UNACOIS JAPPO, UNACOIS YESSAL, CNP, MDES, CCIAD, GES).

Jean Pierre MALOU

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Décembre - 2023

Revue de presse: L’économie et la politique au menu des quotidiens

Les quotidiens parvenus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise traitent de sujets ayant trait, entre autres, à l’économie et à la...

06 - Décembre - 2023

Inauguration 2ème Phase de P2ID : « la dette n’est ni un piège, ni un fardeau quand elle est investie comme nous le faisons » (Macky Sall)

À l’occasion de l’inauguration de la 2ème phase de la Plateforme industrielle internationale de Diamniadio (P2ID) qui s’étend sur 40 hectares avec le soutien...

06 - Décembre - 2023

Litige sur le bloc pétrolier attribué à Total : L'Etat du Sénégal évite une condamnation au CIRDI !

L’Etat du Sénégal vient d’éviter une condamnation au Centre l'International pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). Il...

05 - Décembre - 2023

Manar Fall (Pétrosen): « Avec le Gaz, on a la possibilité de réduire de 30 à 40% le prix de l’électricité »

L’année prochaine, le Sénégal commencera à produire du Gaz. Ce qui pourrait faire baisser substantiellement la facture d’électricité des...

01 - Décembre - 2023

Suppression de la 3e tranche de woyofal : Le régulateur donne le feu vert à Senelec

Le ministre du Pétrole et des énergies avait annoncé une suppression de la troisième tranche de Woyofal. Pour matérialiser la mesure, la Senelec a soumis une...