Projet d’exploitation du Zircon en Casamance : la terreur comme argument face aux pertinentes observations soulevées par les populations locales (Par Abdou Sané)

16 - Octobre - 2017

Le projet d’exploitation du zircon connait une nouvelle tournure qui laisse apparaitre le sentiment haineux de notre gouvernement envers des populations déterminées à protéger l’équilibre éco systémique de leur localité.
50000 hectares pour une population d’environ 25000 habitants  menacées de disparition : menaces réelles sur une denrée précieuse comme l’eau potable, accélération progressive du processus de pollution des eaux souterraines, exposition à l’avancée de la mer, acidification et salinisation des sols, déplacement et appauvrissement des populations, migrations multiformes….
Malgré toutes ces conséquences, le gouvernement affiche encore une fois sa préférence pour les intérêts australiens de la compagnie Astron.
Face à un argument scientifique et technique remettant en cause l’opportunité de l’exploitation de ce projet, l’Etat répond par l’usage supposé de la force publique (détachement d’une unité d’élite de l’armée dans la zone).
Quelle gêne, quelle honte !
Sur fond de considérations purement alimentaires, l’Etat se braque contre sa population pour les beaux yeux d’un exploitant dont la moralité a été remise en cause à travers une prétendue étude d’impact sur l’environnement suffisamment mise à nu par plusieurs experts.
Braquer une arme contre son compatriote pour le plaisir d’un intérêt étranger ? Aucun honneur. Surtout quand ces populations à travers leurs différents comités de lutte précisent que leur lutte se veut pacifique. Quelle gloire nos forces de défense peuvent-elles tirer de leur forte mobilisation dans le Niafrang ? Cela rappelle tristement les périodes sombres de notre histoire précoloniale et coloniale où c’était une fierté pour certains valets d’être au service des forces impérialistes et capitalistes.
Les australiens exploitent et rentrent au bout de trois ans. Alors que nous sénégalais allons continuer à vivre ensemble et pour l’éternité. Nous devons pouvoir nous regarder les yeux dans les yeux sans remords. L’argent c’est bien, la dignité, l’honneur sont précieux. Alors cherchons l’argent dans la dignité et l’honneur.
Demain pendant que les Australiens auront fini de satisfaire leur cupidité et leur boulimie, nous assisterons amers et impuissants au désastre de notre chère terre à cause de notre silence complice.


Abdou Sané président de l’Association Africaine pour la promotion de la réduction des risques de catastrophes.
Email : abdousanegnanthio@gmail.com
Téléphone : +221766648923
+221701059618
Dakar, Sénégal

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

19 - Mars - 2025

Eurobond en chute libre, le Sénégal au bord du “précipice" : Doudou Ka sonne l'alerte et propose ses solutions

Dans une tribune incisive intitulée « Le Sénégal à l’heure des urgences économiques », Doudou Kâ, ancien ministre de...

18 - Mars - 2025

Les 6 axes stratégiques d’une Douane moderne et efficace que le nouveau directeur général veut appliquer pour réussir sa mission

Lors d’une cérémonie de levée des couleurs, le Directeur général des Douanes, Babacar Mbaye, a félicité les agents pour leur engagement et...

17 - Mars - 2025

Extension du Ter : après l’Aibd, cap sur Thiès et Mbour

L’ambition du gouvernement pour le Train express régional (TER) prend de l’ampleur. Alors que la mise en service du tronçon Dakar-Aibd est imminente, l’extension...

10 - Mars - 2025

Réseau gazier du Sénégal: les petits pas prometteurs du projet de gazoduc

Dans le sillage des découvertes de pétrole et de gaz entre 2015 et 2016, le Sénégal s’est très vite mis dans une dynamique de mettre en place les textes...

07 - Mars - 2025

TER: «Les recettes d’exploitation ne couvrent que 60% des dépenses» (Ministre)

Les recettes d’exploitation du TER ne couvrent que 60% des dépenses liées à l’infrastructure. Le reste est compensé par l’État du...