ECO: CE QUI VA CHANGER POUR LES PAYS CONCERNÉS

23 - Décembre - 2019

En plus du nouveau nom, cette réforme implique deux changements majeurs. D'abord, les banques centrales d'Afrique de l'Ouest ne devront plus déposer la moitié de leurs réserves de change auprès de la Banque de France. Cette obligation était perçue, par les détracteurs du franc CFA, comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France. Les Etats de l'UEMOA avaient jusqu'ici l'obligation de stocker au moins 50% de leurs réserves de change à la Banque de France "en contrepartie d'une garantie de convertibilité avec l'Euro", précise Le Monde.

"Pendant longtemps, 100% des réserves de la zone étaient conservées au Trésor public français. Et même quand on est passé à 65% dans les années 1970, les Banques centrales africaines continuaient de verser quasiment 100% au Trésor public français", explique l'économiste Martial Ze Belinga sur RFI. Pour lui, "les réserves sont l'élément le plus saillant et qui cristallise le plus les attentes".

De plus, et c'est un autre changement important, les représentants français qui siégeaient au sein des instances de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) vont se retirer. "La France ne nommera plus aucun représentant au conseil d'administration et au comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la commission bancaire de l'UMOA", a expliqué l'Elysée. Il s'agit de "désamorcer les critiques", selon lesquelles la France continuait de dicter ses décisions dans ces instances via ses représentants, selon l'Élysée. La BCEAO "sera libre de placer ses avoirs dans les actifs de son choix", selon la présidence française.

Une chose ne change pas, néanmoins : la nouvelle monnaie sera toujours indexée sur l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA) pour éviter les risques d'inflation. Mais ce point pourrait être appelé à évoluer lorsque la monnaie commune ouest-africaine sera en place. Les économistes africains critiquent fortement cet arrimage, qui "pose problème pour les économies de la région, beaucoup moins compétitives" indique Le Point. Celles-ci "ont besoin de donner la priorité à la croissance économique et à l'emploi plutôt que de lutter contre l'inflation". Les Etats concernés devront désormais décider si cet adossement à l'euro est une bonne chose ou pas.
avec franceinfo

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

18 - Décembre - 2025

“Changer de nom n’est pas une révolution” : Sonko attaque la réforme de l’ÉCO

Dans le sillage du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu un discours de rupture sur la question monétaire en Afrique francophone. Fustigeant...

18 - Décembre - 2025

« La nation vous exprime son respect et son admiration » : Diomaye Faye rend hommage à la diaspora

Le Sénégal a célébré mercredi sa première Journée nationale de la diaspora, au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD), en...

17 - Décembre - 2025

Industrie de défense : le Sénégal renforce sa souveraineté avec l’inauguration de l’usine ISEVEM

Le président de la République a procédé, ce mardi à Diamniadio, à l’inauguration de l’usine ISEVEM d’assemblage de véhicules...

17 - Décembre - 2025

Les transferts d’argent de la diaspora s’élèvent à 2 211 milliards de FCFA en 2024

Les transferts d’argent des expatriés sénégalais ont atteint des niveaux records de 2 211 milliards de francs CFA en 2024, plus que l’aide publique au...

16 - Décembre - 2025

Train express régional (TER): la ligne Dakar-Aibd connectée

Bientôt les usagers pourront rallier l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) par le Train express regional (Ter). La ligne avec Dakar a déjà...