Loi de finances rectificative 2025: relancer l’économie malgré les contraintes budgétaires
Une croissance légèrement révisée à la baisse (8 % contre 8,8 % initialement prévu), un déficit budgétaire plus marqué que prévu (7,82 % du Pib, contre 7,08 % dans la Lfi)… Le projet de Loi de finances rectificative (Lfr 2025), dévoilé, hier, jeudi 26 juin, par le gouvernement, confirme ce que l’on savait déjà : une situation marquée par des contraintes budgétaires. Toutefois, l’annonce d’une enveloppe de 500,9 milliards de FCfa pour le paiement des arriérés de l’État constitue une bouffée d’oxygène pour relancer l’économie.
Le projet de Loi de finances rectificatives (Lfr 2025), dévoilé, hier, jeudi 26 juin 2025, par le ministère des Finances et du Budget, prévoit une révision du taux de croissance du Pib à 8,0 % (contre 8,8 % initialement prévu), avec une croissance hors hydrocarbures projetée à 3,8 %. Ainsi, le Pib nominal est révisé à 21.690,5 milliards de FCfa contre 22.597,7 milliards initialement prévus, soit une baisse de 907,2 milliards de FCfa (-4,0 %). Le déficit budgétaire est également revu à la hausse, s’établissant à 7,82 % du Pib contre 7,08 % dans la Loi de finances initiale (Lfi 2025). Toutefois, le gouvernement s’engage à ramener progressivement ce déficit vers la cible communautaire de 3 % du Pib à moyen terme. :
Quant au taux de pression fiscale, il est projeté à 18,9 % du Pib contre 19,3 % dans la Lfi 2025. Enfin, le besoin de financement additionnel est désormais estimé à 1.141,7 milliards de FCfa par rapport à la Lfi 2025. Concernant les prévisions des recettes pour l’année 2025, elles sont arrêtées à 4.884,3 milliards de FCfa contre 5.014,3 milliards initialement prévus par la Lfi, soit une baisse de 130 milliards de FCfa en valeur absolue et 2,6 % en valeur relative. Les dépenses sont légèrement révisées en baisse, s’établissant à 6.580,2 milliards de FCfa contre 6.614,8 milliards initialement projetés, soit une baisse de 34,5 milliards de FCfa en valeur absolue et 0,5 % en valeur relative. Le besoin de financement global est estimé à 5.715,54 milliards de FCfa du fait essentiellement de la hausse de l’amortissement de la dette, de l’apurement des arriérés et de la hausse prévue des tirages pour les prêts projets.
Pour la couverture de ce besoin, au-delà des montants attendus des emprunts projets et programmes, l’État compte renforcer, dans le cadre de sa stratégie d’endettement, le recours au marché intérieur, notamment par appel public à l’épargne pour un montant total de 1.190,7 milliards, dont 620 milliards au titre de la gestion active de la dette. Le gouvernement prévoit également la prise en charge, « dès cette Lfr », des intérêts sur la dette bancaire contractée hors circuit budgétaire, pour un montant de 125 milliards de FCfa. Au total, la présente Lfr pour l’année 2025 « traduit la volonté du gouvernement de faire face aux contraintes budgétaires tout en préservant les capacités d’investissement de l’État pour la relance de l’économie ».