Le président de la CENA sort de l’ombre. Nous exigeons plus que jamais sa démission.
Quelques heures à peine après la publication dans les médias du communiqué du Bureau politique du MPS/SELAL du 12 septembre, le président de la CENA est exceptionnellement sorti de sa longue hibernation.
Nous lui rappelons que notre interpellation porte sur la question de l’éthique. Ce que nous condamnons, c’est la transformation d’un organisme autonome de supervision et de contrôle du processus électoral, issu de difficiles luttes et sacrifices des démocrates, en un vulgaire appendice du ministre de l’Intérieur.
Son communiqué est une nouvelle illustration qui prouve le bien-fondé de nos dénonciations.
En effet, il s’est érigé en avocat du ministre de l’Intérieur qui refuse à l’opposition tout accès au fichier électoral. Il l’a fait en s’appuyant sur une interprétation tendancieuse et alambiquée de dispositions du Code électoral que l’opposition n’a jamais évoquées.
Juriste et magistrat, il ne peut ignorer que ces dispositions concernent uniquement la remise, « quinze jours avant la date des élections », du fichier éclaté par bureaux de vote en vue de leur utilisation par les représentants des candidats au sein des bureaux de vote. Cela n’a rien à voir avec le contentieux qui oppose actuellement le pouvoir à l’opposition et sur lequel une CENA dignement composée aurait exercé ses prérogatives légales.
Il feint d’ignorer que l’opposition réclame le respect de l’article L45 qui dispose que « les partis politiques légalement constitués ont un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier ». Il s’agit d’un droit intangible et permanent. Il n’est nullement question dans cet article de parrainage, de candidats, de pré-candidats, d’investis ou de toutes les notions qu’il invoque pour noyer le poisson.
Un président de la CENA digne de ses illustres prédécesseurs aurait exercé son droit de rectification et de substitution pour faire appliquer l’article L45.
Un président de la CENA conscient de ses devoirs serait intervenu pour mettre fin à la corruption massive notée autour du parrainage et dont de hauts responsables de l’APR ont témoigné à l’encontre de leurs propres frères de parti.
Fort de tout cela, le Bureau Politique du MPS/SELAL renouvelle avec insistance, au nom de la loyauté due à la République par ses serviteurs, son appel au président et à tous les membres de la CENA pour qu’ils démissionnent immédiatement de leurs fonctions, à défaut de s’en acquitter convenablement.
Fait à Dakar le 14 septembre 2018
Le Bureau Politique