« Le peuple du Sénégal souverain, est PROFONDEMENT attaché à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l’unité nationale »

03 - Février - 2018

C’est la première ligne de notre Constitution qui nous reconnaît notre souveraineté et notre attachement à nos valeurs culturelles fondamentales. Mais quelles valeurs culturelles fondamentales autres que la religion pour constituer le ciment de notre unité nationale ?
Les 100% des Sénégalais sont croyants (musulmans ou chrétiens). Plus de 90% des Sénégalais ont une culture musulmane, pour ne pas dire soufiste (tidiane, mouride, khadrya, layène etc.). Donc sous le contrôle de nos constitutionalistes, on pourrait affirmer que notre Constitution consacre le respect de notre culture islamique et chrétienne. Ceci nous confère les armes juridiques pour faire face à ces nouveaux défis qui se posent au Sénégal.
Mais l’arme juridique est-elle efficace dans ce village planétaire mondialisé ou l’intrusion de l’internet et sa force dépassent tous les Etats les plus organisés.
Les discours que j’entends de nos défenseurs des valeurs à la sénégalaise, sont orientés vers une répression que l’Etat doit faire à l’égards de ces réseaux, ou axés sur la morale religieuse et les vertus d’un bon croyant. C’est bien car si nous sommes croyants, il y a certains comportements que l’on devrait s’interdire soi-même. Mais dans ce monde matérialiste où la plupart des gens courent derrière l’argent sans se préoccuper de la façon de l’obtenir, il faut une réponse adaptée pour espérer déjouer les plans que tous ces réseaux ourdissent pour s’implanter dans notre pays.
Il faut commencer par doter notre jeunesse d’une éducation religieuse (islamique et chrétienne), pour rappeler que la croyance nous dicte d’accepter le décret divin. Si nous devons tous travailler pour améliorer notre vie et celle de notre famille, en tant que croyants, nous devons le faire de manière licite et être convaincu que la richesse dépend de Dieu. Nous devrions aujourd’hui sans complexe enseigner dans nos écoles les écrits de nos Cheikh qui ont su tenir haut le drapeau de l’islam lorsqu’ils étaient confrontés à ces forces qui nous menacent et dans un pays sous domination coloniale. Le comble c’est que dans ces pays à culture judéo-chrétienne, des cours de religion (dont l’islam), sont dispensés dans leurs écoles, alors que nous, Sénégalais à 90% musulmans, nous n’osons pas intégrer dans nos programmes scolaires des cours d’islam. Nous préférons apprendre à notre jeunesse qui était Jeanne d’Arc, Louis XV ou le général Degaule, au lieu de lui donner le goût de mieux connaître Serigne Touba, Elhadji Malick Sy et tous les autres dont leurs enseignements devraient faire notre fierté.
Tous ces réseaux que nous dénonçons se constituent en forces économiques et soutiennent leurs adhérents dans tout ce qu’ils entreprennent sur le plan professionnel. Notre liberté de pratiquer librement notre religion dans ce monde de tentations, et pouvoir se détourner de ces réseaux que nous dénonçons, dépend pour beaucoup de notre pouvoir économique. Nous avons l’exemple de Serigne Touba qui savait que la seule possibilité de se libérer du colon résidait dans l’indépendance par le travail et la maîtrise du savoir par l’enseignement du Coran. Ainsi, à chaque fois qu’il s’installait sur un nouveau terroir, il y ouvrait une école pour une éducation islamique et y créait des champs qui permettaient de donner du travail et des revenus à ces disciples. D’ailleurs ses recommandations étaient toujours Travail et Adoration de Dieu. Cet héritage a fait que la communauté mouride est devenue une force économique dans notre pays et un réseau qui a permis l’installation facile de beaucoup de mourides à Dakar et une présence dans le tissu économique du Sénégal.
Je pense que face à ces nouveaux défis que nous dénonçons nous tous, la meilleure réponse c’est mieux préparer notre jeunesse par une éducation religieuse, car nous sommes sur la même planète que tous les autres et nous sommes condamnés à échanger avec tous les êtres humains. Un homme averti en vaut deux dit-on. Ensuite, nous devrons nous constituer en réseaux solidaires nous aussi, pour avoir la puissance économique des autres et ainsi éviter les pièges et manipulions avec des avoirs financiers qui nous éloignent de notre culture islamique. Certains de ces réseaux que nous voulons bouter hors de notre pays, dans certains cas comblent l’absence de notre Etat, qui a échouer dans les aspects socio-économiques depuis notre indépendance. La plupart des ONG qui soulagent souvent nos populations démunies sont de tradition chrétienne ou portées par les précurseurs de la laïcité. Au même moment, les pays musulmans ne portent aucun projet économiques en solidarité envers leurs frères d’autres pays musulmans. Lorsqu’ils soutiennent des causes dans ces pays, c’est pour nous imposer un islam rigoriste qui s’attaque à nos vénérés guides religieux. Le combat par les armes ou la violence comme moyen pour faire triompher la religion, ne nous garantit aucun succès, par contre l’arme de la foi à la manière du Soufi, peut nous libérer, la preuve par la victoire de Serigne Touba face au colon. Notre avis est qu’il nous faut des dirigeants courageux et visionnaires, convaincus de l’importance de l’éducation religieuse de notre jeunesse, qui oseront mettre dans le cœur de nos programmes scolaires les enseignements tirés de nos croyances et du vécu de tous nos Cheik. C’est notre conviction à Un Autre Avenir et nous y appellerons tous les Sénégalais musulmans et chrétiens.

Ibrahima Wade, secrétaire général Un Autre Avenir

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